1978
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Michèle Kail, « La compréhension des présuppositions chez l'enfant », L'Année psychologique, ID : 10.3406/psy.1978.28256
La compréhension d'énoncés contenant des présuppositions (énoncés avec encore, aussi, moi aussi, seulementj étudiée chez les enfants de 5 à 11 ans montre que celle-ci dépend de la complexité des opérations d'inférence qui permettent de relier le posé et le présupposé de l'énoncé. Ainsi, les énoncés avec encore (où le présupposé est unidimensionnel) sont maîtrisés avant les énoncés avec aussi et seulement (où le présupposé est complexe). L'analyse des interprétations fournies par les enfants indique que la prise en considération des présupposés de l'énoncé passe par trois phases distinctes : — Jusqu'à 5-6 ans : absence de prise en compte du présupposé. — A partir de 6 ans : saisie intuitive et partielle du présupposé. Au cours de cette phase, l'une des stratégies dominante consiste à substituer un présupposé simple à un présupposé complexe ('aussi interprété comme encore ou comme moi aussi,). — A partir de 8 ans : prise en charge directe du présupposé ; au cours de cette phase, les justifications se fondent sur l'ensemble des situations possibles définies par un rapport donné du posé et du présupposé de l'énoncé. Parallèlement, les enfants tiennent un discours sur les conditions d'emploi de l'énoncé. Ces recherches ont également montré que la compréhension dépend des conditions d'adéquation entre l'énoncé et la situation dénonciation. Ce n'est qu'à partir de 11 ans que les conditions d'adéquation sont formulées en termes de conditions nécessaires.