28 mai 2018
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Camille Lancelevée et al., « « J’étais pas vraiment moi » », Anthropologie & Santé, ID : 10.4000/anthropologiesante.2941
Le principe pénal « d’irresponsabilité pour cause de trouble mental » est l’objet d’une controverse importante dans le milieu psychiatrique français depuis les années 1980. Cet article vise à appréhender l’irresponsabilité pénale du point de vue des personnes qui en font l’objet. Les entretiens réalisés avec quinze patients hospitalisés mettent au jour au moins deux façons différentes de vivre l’irresponsabilité pénale et l’hospitalisation psychiatrique qui en résulte. Certains patients trouvent dans le diagnostic psychiatrique des éléments permettant de redonner un fil directeur à leur récit biographique et investissent l’hospitalisation comme un moment de conversion. D’autres personnes refusent ce diagnostic, infondé à leurs yeux. Pour ceux-ci, l’irresponsabilité pénale est vécue comme une mesure injuste et l’hospitalisation comme un enfermement arbitraire. En mettant en évidence ces expériences contrastées de l’irresponsabilité pénale, l’article éclaire sous un autre angle la controverse qui entoure ce principe de justice et apporte une réflexion sur la subjectivité des patients en psychiatrie.