9 août 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Patricia Mercader, « Le masculin chez la femme », Presses universitaires de Lyon, ID : 10.4000/books.pul.7274
Le transsexualisme féminin s’inscrit dans l’histoire psychique d’une petite fille, d’une adolescente, d’une femme.Elles ont abordé la problématique phallique mais n’ont pas pu l’élaborer : la féminité, vécue comme castration réelle, leur paraît une infirmité, dont elles se consolent par le délire ou par diverses croyances magiques, tentant surtout d’abolir la différence des sexes. Une identification au père, sur le mode primaire, fonctionne comme défense contre une mère incorporée menaçante. Leur corps ne fait pas partie de leur personne mais est projeté dans le monde. Néanmoins, il fait retour sans cesse sur un mode persécutoire, puisque, sauf exception, les autres en tiennent compte. Il représente certainement, sur un mode non métaphorique, la féminité de la mère, à laquelle il n’a pas été possible de s’identifier mais dont il n’a pas non plus été possible de se différencier ; ce sont donc les organes spécifiques de la mère en elles-mêmes que les transsexuelles attaquent avec leur demande de mastectomie et d’hystérectomie.