Inciter des auteurs d’infractions à caractère sexuel incarcérés à se soigner

Fiche du document

Date

6 octobre 2016

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5272

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess


Résumé Fr En

La loi du 17 juin 1998 relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles, qui a introduit en France l'injonction de soin à la place ou en complément d'une peine d'emprisonnement ferme, a également introduit la notion d'« incitation aux soins » pour les auteurs d'infractions à caractère sexuel incarcérés. Ces derniers sont regroupés au sein d'établissements pénitentiaires spécifiques disposant notamment d'une unité de soins spécialisée. Dans cet article, sont d'abord décrits et analysés les dispositifs et stratégies par lesquels le législateur, les juges, le personnel pénitentiaire et les thérapeutes de cet établissement et de cette unité s'y prennent pour amener cette catégorie de détenus – a priori peu enclins à demander des soins – dans le bureau des thérapeutes. Y sont ensuite décrites et analysées les techniques mobilisées par ces derniers pour modifier le fonctionnement psychique des détenus, et les amener à réfléchir sur eux, à manifester de l'empathie et à comprendre le sens des interdits. La médicalisation des auteurs d'infractions à caractère sexuel, entre « gestion des risques » et « tutelle de l'intime », constitue ainsi une forme de socialisation autoritaire, les thérapeutes participant à la fabrique d'un sujet contemporain enjoint de travailler sur lui et renvoyé à lui-même dans la gestion de ses désirs et comportements.

The law of June, 17th 1998 related to the prevention and repression of sex offenses, which introduces therapy ordered by a judge in France, also introduces the notion of « therapy incitement » for the sex offenders incarcerated. They are gathered in specific penitentiaries equipped with a specialized care unity. In this paper, I describe and analyze the device and the strategy of various actors (the legislator, penitentiary staff, judges and therapists) to bring the sex offenders – who are not solicitors of therapy – in the therapist office. Then, I describe the techniques therapists use to modify the sex offenders' psyche, and to conduct them to think about themselves, demonstrate empathy and understand the sense of interdiction. The medicalization of sex offenders, between « risks management » and « tutelage of intimate », is a kind of authoritarian socialization, and therapists participate in the construction of contemporary subject who must think about oneself and manage his desires and behaviors.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en