6 juillet 2010
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Takeshi Nakajima, « L’opinion dissidente de Pal et le révisionnisme historique dans le Japon d’après-guerre », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.2043
Dans son opinion dissidente au procès de Tôkyô (le Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient), le juge indien Radhabinhod Pal avait contesté le bien-fondé des notions de « crime contre la paix » et de « crimes contre l’humanité » élaborées par la Charte du tribunal qui furent utilisées pour condamner les hauts responsables japonais comme « criminels de guerre de classe A ». Considérant que ces notions relèvent d’une législation ex post facto, il estima qu’il eût été préférable de s’en tenir à la notion existante de « crimes de guerre ». Faute de quoi, au lieu de servir la justice, le procès de Tokyo cautionna selon lui l’idée qu’il suffirait de sortir vainqueur d’un conflit armé pour pouvoir imposer la loi de manière arbitraire. Au Japon, cette opinion se vit peu à peu durcie, puis détournée de sa visée initiale, par un courant de plus en plus outrageusement révisionniste. Cet article réexamine les points essentiels de l’argumentation de Pal avant d’analyser la façon dont les révisionnistes japonais s’en sont emparée.