17 novembre 2014
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Jean-François Halté, « Le français entre rénovation et reconfiguration », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.1150
L’article est à l’origine une communication orale de 1998 et qui a été présentée à Tunis, lors d’un colloque de didactique organisé par A. Chabchoub. La didactique du français y est traitée par Jean-François Halté sur le mode, analogique, d’un paradigme scientifique (Kuhn) qui aurait à régler une crise épistémologique interne. Dès lors l’analyse envisage la discipline d’enseignement du français comme devant opérer un changement de paradigme – de la rénovation à la reconfiguration –, mais qui, n’y parvenant pas dans la période considérée (1970-1995), affronte les symptômes récurrents d’une crise. Les obstacles au changement tiennent surtout au statut socio-scolaire de la matière qui crée des attentes contradictoires, et à la dichotomie de la matrice disciplinaire – littérature et langue – dont la coupure historique renforce l’hétérogénéité des objectifs, des méthodologies, des corpus, des savoirs savants et finalement des enseignables. Les processus de la transposition didactique (Chevallard), quand on les applique au français, sont d’autant moins simples que la discipline dispense des savoir faire transversaux (lire, écrire, parler) auxquels viennent se greffer des mécanismes ségrégatifs de normes langagières qui dépassent la configuration strictement interne de la matière. À cet obstacle correspond finalement la difficulté de penser en globalité la reconfiguration didactique, comme un système solidaire où le programme d’enseignement nécessite un travail de refonte cohérent (dans ses liens internes de discipline composite, et dans ses liens externes avec le système scolaire et la commande sociale). Il ne suffit pas d’aménager un contenu comme simple ajout du nouveau (par exemple la grammaire de texte) sur de l’ancien demeuré inchangé (l’ancienne configuration grammaticale de « la phrase » par exemple), il faut refondre théoriquement et en profondeur toute la matière français, qui aurait désormais comme objet « la réception et la production des discours oraux et écrits » et comme discipline savante d’appui les sciences du langage, référence impliquée et non plus modélisante.