22 mars 2016
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Daniel Bender, « “Appertaining to thy young days”: The End of the Academe in Love’s Labour’s Lost and A Curriculum for the Future », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.3726
La langue littéraire des textes de la première modernité est si éloignée que le statut de Shakespeare dans l’enseignement est en crise, et cette crise doit inciter à innover. Comment les enseignants peuvent-ils présenter le texte shakespearien, en particulier celui d’une comédie décrite comme « festive », de façon à attirer les étudiants de nos jours ? Cet article suggère quelques pistes. On considère l’adolescence comme une période de développement intellectuel préparant à l’âge adulte, période pendant laquelle la capacité de prise de décision est incomplète. C’est pourquoi les étudiants à l’université sont placés sous la supervision d’adultes : leurs professeurs, par exemple. Les experts en développement reconnaissent la nécessité d’aider les jeunes étudiants à gagner en indépendance et en maîtrise de leur environnement. Pourtant les études shakespeariennes n’ont pas suivi cette voie, partant du principe que les étudiants prennent plaisir à lire des textes anciens, même si ces lectures détournent leur attention de problèmes plus immédiats, tels la gestion de l’argent, l’émergence d’une sexualité et les compétences interpersonnelles qui sous-tendent la réussite personnelle et professionnelle. Les personnages adolescents de Peines d’amour perdues sont clairement désignés comme des novices en matière de transactions financières, de relations sexuelles protégées et de talents pour la conversation. Ces trois domaines peuvent servir de base à un nouveau programme, qui combinerait les pratiques d’interprétation traditionnelles à un apprentissage centré sur les compétences pratiques recherchées par les lycéens et jeunes étudiants de nos jours.