Affective learning for effective communication

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23 juillet 2019

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Christopher Mitchell et al., « Affective learning for effective communication », TIPA. Travaux interdisciplinaires sur la parole et le langage, ID : 10.4000/tipa.3297


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Résumé En Fr

This paper presents an ongoing pedagogical project concerning the role of body and voice work in second language learning, in particular with regards to prosody and its importance for effective communication. We examine the relationship between emotion, prosody and the corporal and vocal aspects of speech, all of which have proved to be problematic areas for language teachers in the standard classroom. We have developed an approach into body and voice in the language classroom that is structured around two praxes, the Silent Experience and the Engaged Body, and a frame of reference known as AFEEL, the latter to be used as a classroom checklist for teachers. The two praxes and the frame of reference put centre stage the importance of self and spatial awareness in the corporality of oral production. In our research group’s ongoing teacher training workshops and other communications, body and voice work find a natural home in theatre activities, which use enacted emotion in improvisation and text work to explore oral communication in the pursuit of more appropriate prosody in the target language.

Dans l'apprentissage d'une langue seconde, les obstacles rencontrés par les apprenants peuvent être considérables. S'attaquer à la complexité d'un nouveau système grammatical et d'une structure syntaxique différente n’est pas chose aisée. La tâche apparemment simple d'apprendre un nouveau vocabulaire peut se transformer en défi de taille lorsque l'apprenant se trouve confronté à la frustration de ne pas parvenir à exprimer ses besoins, ses désirs, ses idées et ses pensées à un niveau de compétences langagières équivalent à sa langue première. Cela peut engendrer une perte de confiance liée à la peur de faire des erreurs. En outre, dans la classe de langue l’apprenant est souvent assis et se voit très rarement, voire jamais, proposé une mise en mouvement corporelle ou des expérimentations sensorielles. Cette situation est liée à la spécificité de la salle de classe souvent remplie de chaises, tables ou ordinateurs qui n’incite pas à l’exploration pourtant si propice à l’apprentissage. Pourtant, nous savons que le mouvement est un des vecteurs qui stimulent le développement cognitif. Ces limites physiques liées au contexte d'apprentissage viennent impacter en premier lieu la production orale dans l'enseignement des langues Pour aller plus loin, lorsque l'espace est disponible, l'utilisation du théâtre en classe de langue permettra de déployer au maximum le corps et la voix, éléments essentiels de la communication. Notre groupe de recherche-action s’intéresse, dans ses travaux, à la place du corps et de la voix dans l’apprentissage des langues. Un de ses objectifs est de proposer des pistes concrètes qui permettent d’améliorer la qualité de la prosodie en communication orale. Pour ce faire, elle utilise les compétences de son équipe d'enseignants, scientifiques et artistes, pour proposer aux enseignants des ateliers de formation continue et du matériel de soutien. Elle compte les amener ainsi à acquérir plus d’aisance dans leur travail sur la communication orale. Nous avons identifié l’émotion comme étant l’axe central de recherche à explorer en lien avec la musicalité de la parole. L’émotion joue un rôle important dans la libération du corps et de la voix, et dans l’amélioration de la conscience prosodique. Le défi auquel l'équipe est confrontée est de comprendre comment la relation entre émotion et prosodie, déjà identifiée dans d'autres recherches, peut être utilisée pour aider les apprenants à trouver la prosodie appropriée dans la langue cible. Le théâtre représente, dans ce sens, l’activité qui offre clairement l'occasion de réunir l'émotion, le corps et la voix dans un processus d'apprentissage communicatif et constructif. Le présent article expose la théorie et le contexte de ce travail. Les réflexions et illustrations qui sont proposées s’articulent autour de la question suivante : comment la relation entre l’émotion et la prosodie peut être exploitée afin d’aider les apprenants à trouver une prosodie appropriée ? L’article s’intéresse d’abord au lien entre la prosodie et l’émotion, tel qu’il a été théorisé dans le contexte de l’acquisition et du développement du langage en langue première, pour interroger par la suite sa place dans l’apprentissage d’une langue seconde. Si le rôle de la prosodie a bien été identifié dans le processus d’acquisition des premiers sons chez le nouveau-né, dans sa dimension affective, pragmatique et communicationnelle, celle-ci ne jouit pas de la même reconnaissance dans l’apprentissage d’une langue seconde. Des recherches soulignent pourtant l’importance de la prosodie, et des phénomènes suprasegmentaux associés, non seulement pour l’intelligibilité du discours mais aussi pour la transmission des aspects émotionnels dans le dialogue (Aronsson, 2014) ; la prosodie est aussi un vecteur de motivation dans l’interaction grâce à sa dimension affective et émotionnelle (Locke, 1993) ; enfin elle doit et peut être envisagée comme un pont vers l’acquisition de la grammaire et de la syntaxe. Que la prosodie soit encore négligée en classe de langue pose un véritable problème que la communauté des enseignants et celle des chercheurs devraient examiner de concert. Les conclusions hâtives selon lesquelles la prosodie n’est pas si importante et peut, par conséquent, être négligée ; qu’elle n’est finalement pas enseignable parce qu’elle peut difficilement faire l’objet d’un apprentissage - ne sont ni satisfaisantes ni acceptables. C’est pourquoi notre équipe de recherche-action met au centre de son intérêt le travail sur la prise de conscience prosodique, qui peut s’acquérir à travers une implication plus importante du corps et de la voix dans l’apprentissage. Ce travail est structuré à la fois par un cadre théorique de référence, qui peut devenir un guide pour les enseignants souhaitant intégrer le travail corporel et vocal en classe, et une proposition de pratiques à réaliser avec les enseignants. L’expression « avoir le sens des langues » qui désigne l’aisance que l’on peut avoir dans l’apprentissage d’une langue, a donné le nom à ce cadre de référence : AFEEL. Cet acronyme concentre les principaux ingrédients proposés dans la démarche du groupe : awareness, focus, energy, emotion, liberation. Ils s’articulent autour de deux axes et mettent l'accent sur la compréhension qu'a l'apprenant de son propre corps d’une part : « l’expérience silencieuse » et de sa relation corporelle et vocale avec l’environnement : « le corps engagé ». La démarche proposée dans ce cadre théorique et pratique s’appuie sur le présupposé que la prise de conscience passe par le corps et les émotions, à la suite des travaux de Damasio (2000) sur « le Sentiment même de soi », ou de Linklater (2006) sur le rôle de la voix. Ce qui se passe à l’intérieur, chez l’apprenant, devient essentiel. Il s’agit donc d’augmenter les opportunités pour l'apprenant d'être encouragé vers une variation prosodique dans la voix, par une sensibilité accrue à tout ce qui se passe, physiquement et mentalement, dans son corps avant et pendant la parole. D’où l’importance de mobiliser un « contexte émotionnel » Caldwell-Harris (2014), que notre groupe de recherche-action a expérimenté soit d’une manière minimaliste (v. l’analyse des extraits vidéos) soit d’une façon plus prononcée à travers des activités de style théâtral et des travaux d'improvisation (v. la présentation des textes utilisés à cette fin). Par ailleurs, vue l’importance donnée à la co-construction des émotions, ce travail d’improvisation théâtrale offre un cadre idéal pour exploiter des interactions allant dans ce sens. Les ateliers pratiques proposés aux enseignants-apprenants, autour du corps et de la voix, ne constituent pas une méthode pédagogique à part entière. Les enseignants sont encouragés à identifier eux-mêmes, pendant le cours d'apprentissage de langue, les moments où des activités corporelles et vocales peuvent être insérées. Cependant, le désir d'améliorer la qualité de la communication orale doit être présent dans l'apprentissage de toutes les langues. La description que donne Linklater (2006) de la communication parfaite (bien que rien de parfait n’existe), comme réunissant les émotions, l’intellect, le corps et la voix, devrait servir de guide à l'enseignant en langue pour créer un cours qui englobe tous les aspects de la communication orale. Le rôle de l'improvisation, dans l'approche proposée par notre groupe, offre une excellente occasion de travailler sur l'équilibre de ce quatuor de communication, dans le cadre de l'apprentissage des langues secondes, et cela d'une manière créative, motivante et libératrice pour les enseignants comme pour les apprenants.

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