30 décembre 2012
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Denis Berger et al., « Subjectivités libres et critique de la répression », Variations, ID : 10.4000/variations.494
Nous sommes envahis. Aucun maquis, nulle fréquence de Radio Londres pour prendre la tangente. Envahis par un discours anxiogène, fataliste et répressif, qui veut justifier le dressage des enfants, le matraquage des lycéens, la domination des banlieusards, l’expulsion des immigrés, la persécution des précaires, la criminalisation du mouvement social. Ce discours voudrait enfermer dans des centres militaires la violence diffuse et massive qui s’inscrit dans les relations sociales d’une société post-coloniale autoritaire. Il s’agirait de ficher les plus petits, selon une définition de la déviance digne des manuels soviétiques d’avant Khrouchtchev. On voudrait réglementer la psychanalyse selon des normes psychiatriques qui semblent tout ignorer de la percée conceptuelle ouverte par Freud. À la répression policière et aux lois d’exception s’ajoute ainsi une répression des esprits, relayée par les mass media, allant à l’encontre de tout ce qui pourrait permettre une expérience de soi autonome. Raison pour laquelle nous avançons la subjectivité libre comme référence alternative à la vision répressive, au sein de ce numéro qui a été coordonné par Alex Neumann et Lucia Sagradini. La subjectivité libre peut ici s’entendre comme freie Entfaltung, expression évoquant le déploiement des pétales d’une fleur.