3 juillet 2020
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Lionel Laslaz, « La charte ou les apories de la concertation », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.27624
Cet article propose une démarche en trois temps. Dans un premier temps, une réflexion théorique et spatialisée sur l’acceptation sociale permet de clarifier l’usage du terme et de le distinguer notamment de l’acceptabilité. L’acceptation sociale est le contexte dans lequel s’effectuent les mises en tension des acteurs : elle s’élabore à partir du moment où ces derniers ont défini et énoncé des conditions d’acceptabilité. Médiocre, elle explique la réticence de certains d’entre eux à entrer dans des processus contractuels supposés vertueux. Dans une deuxième partie, le texte se focalise sur les résultats de l’adhésion des communes aux chartes des trois parcs nationaux alpins français. En se focalisant davantage sur le Parc national de la Vanoise, un troisième moment permet d’interpréter les résultats des votes des conseils municipaux sur ce document de cadrage, valable quinze ans et dont la construction a été particulièrement lourde et longue. Au final, la charte visant à gagner l’acceptation sociale de parcs nationaux nés et grandis dans l’opposition n’a fait que raviver celle-ci dans le cas de la Vanoise, alors que les Ecrins et le Mercantour ont réussi en deux temps à gagner l’adhésion. En analysant les postures des élus locaux et les arrangements qui ont cours pour mener à bien ce document autour duquel les négociations (et les formes de participation) sont censées améliorer l’acceptation sociale, l’article dessine une scène de débats dans laquelle ces acteurs s’arrangent avec l’espace et spatialisent leurs compromis.