2005
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Revue d'histoire de l'Amérique française ; vol. 58 no. 4 (2005)
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Catherine Ferland, « Le nectar et l’ambroisie : La consommation des boissons alcooliques chez l’élite de la Nouvelle-France au xviiie siècle », Revue d’histoire de l’Amérique française, ID : 10.7202/012210ar
À l’époque moderne, consommer du vin et des liqueurs constitue un marqueur identitaire pour l’élite, au même titre que le bas de soie ou la perruque. Au xviiie siècle, les membres de l’élite de la Nouvelle-France boivent en se conformant aux normes en vigueur chez leur homologue métropolitaine, depuis le choix et le service des boissons jusqu’à leur absorption et, parfois, de l’ivresse qu’elles procurent. On prend également soin de respecter les prescriptions sociales liées au Boire, particulièrement celles relatives au genre. Cette façon d’afficher des manières de boire bien françaises sert à marquer la distance qui les sépare des gens du peuple et ainsi de s’éloigner du spectre de la « sauvagerie », mais sert aussi à affirmer leur filiation identitaire avec la France, en perpétuant leur appartenance à la culture française et, par extension, à la « civilisation ».