2007
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Études françaises ; vol. 43 no. 2 (2007)
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Benoit Léger, « Traduction négative et traduction littérale : les traducteurs de Poe en 1857 », Études françaises, ID : 10.7202/016475ar
Le vaste corpus des traductions publiées en 1857 comprend des versions distinctes des mêmes contes d’Edgar Allan Poe, traduits par William Hughes et par Baudelaire. Ces versions s’opposent, le poète des Fleurs du mal choisissant une combinaison de littéralisme et d’accentuation du caractère morbide de l’oeuvre de son confrère américain, tandis que Hughes, pétri de culture française et spécialiste de la littérature pour la jeunesse, choisit la rationalisation du texte, l’étoffement et la paraphrase, pour transformer les Tales en lieux communs du conte. Baudelaire, en étroite communion avec l’oeuvre de Poe, procède, quant à lui, par identité d’esprit et cherche à produire une traduction-texte. À la traduction « positive » de Hughes, s’oppose ainsi chez le poète français une pratique de la « traduction négative » (entendue au sens photographique du terme) qui cherche à révéler la nature profonde du texte.