2010
Ce document est lié à :
Cahiers franco-canadiens de l'Ouest ; vol. 22 no. 2 (2010)
Tous droits réservés © Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest (CEFCO) et Presses universitaires de Saint-Boniface (PUSB), 2012
Louis Jolicoeur, « Traduction littéraire et diffusion culturelle : entre esthétique et politique », Cahiers franco-canadiens de l'Ouest, ID : 10.7202/1009122ar
La traduction d’une oeuvre littéraire va bien au delà de la seule portée littéraire du texte source. Les choix effectués dépendent au premier chef des orientations idéologiques, du poids des cultures les unes par rapport aux autres, des décisions d’ordre éditorial et politique, et enfin des stéréotypes entretenus entre les cultures, lesquels n’existent pas non plus dans l’abstrait mais tirent en général leurs racines des réalités historiques, pour être ensuite alimentés souvent par les intérêts divergents d’un groupe par rapport à un autre. Dans ce contexte, le traducteur d’un roman ne fait pas simplement un métier de passeur entre une culture et une autre; il est le véhicule d’une intention plus ou moins articulée, voire plus ou moins consciente, et il s’inscrit clairement dans un rapport de force, de faiblesse, de lutte éventuellement, entre un groupe culturel et un autre. Afin d’en savoir davantage sur cette problématique, il faut se poser les questions suivantes : Qui parmi les auteurs d’un pays traduit-on ? Qui les traduit et les publie ? Pour qui les traduit-on ? Comment les traduit-on ? Dans quel but les traduit-on ? Le présent article se penche sur le cas des auteurs québécois en Italie, à cet égard exemplaire.