Les Sourds ne gesticulent pas, ils « signent » : Réflexion sur le rapport entre corps sourds et langues des signes

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2012

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 36 no. 3 (2012)

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Charles Gaucher, « Les Sourds ne gesticulent pas, ils « signent » : Réflexion sur le rapport entre corps sourds et langues des signes », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1014170ar


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Réfléchir sur la spécificité langagière sourde et au sentiment identitaire qui l’accompagne, c’est d’abord et avant tout interroger le sens commun qui veut que les Sourds gesticulent pour communiquer. Pourtant, les Sourds ont une langue qui ne se résume pas à un ensemble de mouvements substituant le geste à la parole ou à des adaptations de l’oralité à la gestualité. En fait, cette différence linguistique est plurielle : il existe des langues, qui véhiculent et sont véhiculées par autant de communautés identitaires sourdes. Le rapport des Sourds à ces langues se fait à travers une rhétorique ancrant paradoxalement la différence langagière sourde dans une caractéristique qui serait naturelle aux Sourds, une sorte d’inclination spontanée ramenant bien souvent la langue des signes à des gestes quasi instinctifs et souvent conçus comme innés. La langue des signes serait en quelque sorte une essence qui relie les Sourds entre eux. Le présent article propose d’explorer trois axes d’interprétation du lien entre langues des signes et corps sourds.

Contemplating the specifics of deaf language, and the sense of identity that accompanies it, is to question the cliché that the Deaf gesture to communicate. The Deaf have a language which is not limited to movements substituting words with actions or a simple adaptation of spoken language to gesture. In fact, linguistic differences are as diverse as the Deaf communities which convey them. Their relationship to language becomes a rhetoric, paradoxically entrenching the deaf language difference in nature, a kind of spontaneous inclination often reducing sign language to instinct and innate gestures. Sign language is somehow a quality connecting the Deaf. This article explores three ways of interpreting the connection between sign languages and deaf bodies.

Reflexionar sobre la especificidad del lenguaje de los sordos, y sobre el sentimiento identitario que la acompaña, es, por principio y antes que nada, interrogar el sentido común que supone que los Sordos gesticulan para comunicar. Sin embargo, los Sordos poseen un lenguaje que no se reduce a un conjunto de movimientos que sustituyen el gesto por el habla o a adaptaciones de lo oral a lo gestual. De hecho, esta diferencia lingüística es múltiple : hay lenguajes que vehiculan y son vehiculados por una multiplicidad de comunidades identitarias de sordos. La relación de los Sordos a dichos lenguajes se realiza a través de una retórica en donde se arraíza paradójicamente la diferencia del hablar sordo en una característica que es natural a los sordos, una suerte de inclinación espontanea que con frecuencia reduce el lenguaje de los signos a los gestos casi instintivos y con frecuencia concebidos como innatos. El lenguaje de los signos sería algo así como una esencia que liga a los Sordos entre ellos. El presente artículo se propone explorar tres ejes de interpretación de la relación entre los lenguajes de los signos y los cuerpos de los sordos.

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