(Re)penser l’accès aux espaces intimes en contexte de handicap intellectuel : une question de droit et de participation sociale

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2017

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Revue générale de droit ; vol. 47 (2017)

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Droits d'auteur © Faculté de droit, Section de droit civil, Université d'Ottawa, 2017


Résumé Fr En

En contexte de handicap, la question de l’accès est constituée généralement de l’éventail des aménagements individuels et collectifs nécessaires afin de faciliter l’occupation d’espaces publics. A contrario, peu de choses sont dites à propos des aménagements possibles et potentiels requis afin de sécuriser l’espace privé des personnes identifiées comme ayant un handicap intellectuel. Ce sont pourtant ces lieux intimes, au sein desquels se développent et se déploient l’identité et l’expression affectives, qui sont susceptibles de contribuer à une reconnaissance plus soutenue de l’identité affective et de la citoyenneté sexuelle de ces personnes. Inspirée par les théories d’Erving Goffman et de Michel Foucault, une analyse phénoménologique interprétative (API) fut réalisée auprès des personnes ayant un handicap intellectuel et de leurs proches aidants afin d’explorer cette situation. Nos constats préliminaires suggèrent l’existence d’un processus de négociation complexe des acteurs, des lieux et des moments nécessaires afin de favoriser le développement de la vie affective et sexuelle. De ce fait, trois modes d’existence semblent cohabiter au sein d’une matrice complexe : la dépossession, l’habitation et l’occupation des espaces de socialisation et d’expression affective. Il est proposé d’aborder cette problématique en tant que dynamique géopolitique intégrant les processus d’exclusion des pratiques sexuelles des espaces privés, leur projection dans des espaces publics et, finalement, la juxtaposition de ces deux sphères, publique et privée dans des espaces mixtes. Nous discuterons enfin des implications de cette réflexion sur la « question de l’accès » et sur les politiques publiques visant à diminuer la discrimination systémique ciblant les personnes identifiées comme ayant un handicap intellectuel.

In the context of disabilities, the question of access is primarily constituted of individual and collective arrangements required to facilitate the occupation of public spaces. Conversely, a persistent silence is observed when such question is applied to the possible and potential arrangements required to secure the private space of individuals identified as intellectually disabled. Yet, these are also intimate places which contribute to the development, recognition and expression of one’s affective identity and sexual citizenship. Inspired by the theoretical work of Erving Goffman and Michel Foucault, an interpretative phenomenological analysis (IPA) was conducted with these persons and their caregivers in order to explore this situation. Our preliminary findings suggest that there exists a complex negotiation process between actors, places and moments that promotes the development of these individuals’ affective and sexual life. Three modes of configurations appear to coexist and form a complex matrix : dispossession, habitation, and occupation of spaces of socialization and affective expression. We propose to consider this problematic as a geopolitical dynamic integrating exclusionary processes and sexual practices in private spaces, and their projection onto public spaces, thus producing a juxtaposition between these two spheres, public and private, in mixed spaces. Lastly, we will discuss the implications of this reflection with regard to the “question of access” and public policies aimed at reducing the systemic discrimination targeting those identified as having an intellectual disability.

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