Qui est « victim* » dans les pages économiques et financières des journaux canadiens en période de crise ?

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2021

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Meta : Journal des traducteurs ; vol. 66 no. 3 (2021)

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Pier-Pascale Boulanger et al., « Qui est « victim* » dans les pages économiques et financières des journaux canadiens en période de crise ? », Meta: Journal des traducteurs / Meta: Translators’ Journal, ID : 10.7202/1088352ar


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La présente étude examine les stratégies référentielles en lien avec le mot « victime » dans un corpus de sept journaux francophones et anglophones du Canada durant la crise financière de 2007-2008. Par une recherche du lemme « victim* » effectuée à l’aide d’un concordancier dans un corpus de 4,2 millions de mots, il s’est agi de voir qui est victime de quoi dans les pages économiques et financières de la presse généraliste. La mise en contraste bilingue des données indique une convergence des usages : dans le contexte de la crise financière, la presse, tant en français qu’en anglais, utilise le mot « victime » pour référer aux sociétés de capitaux plutôt qu’aux êtres humains. Si ce résultat semblait prévisible, l’analyse des résultats a également permis de constater que le phénomène d’anthropomorphisme de la crise − la crise fait des victimes − a pour effet de masquer l’agentivité des acteurs du marché, telles les banques d’investissement.

This paper examines referential strategies around the word “victim” in seven French- and English-Canadian newspapers when the financial crisis occurred in 2007 and 2008. The lemma “victim*” was searched using a concordancer in a corpus of 4.2 million words in order to see who was victim of what in the economics and finance sections of the mainstream press. A bilingual contrastive analysis shows a convergence when the word “victim” occurs in the context of the financial crisis, since, both in French and in English, it is used to refer to business corporations rather than human beings. Although this finding was expected, the analysis led to the discovery that the crisis is anthropomorphized (that is, it claims victims), which contributes to hiding the agency of market participants, such as investment banks.

Este estudio examina las estrategias referenciales relacionadas con la palabra «víctima» en un corpus de siete periódicos franceses e ingleses de Canadá durante la crisis financiera de 2007-2008. Mediante una búsqueda basada en concordancias del lema «victim*» en un corpus de 4,2 millones de palabras, el objetivo era ver quién es víctima de qué en las páginas económicas y financieras de la prensa general. El contraste bilingüe de los datos indica una convergencia de uso: en el contexto de la crisis financiera, la prensa, tanto en francés como en inglés, utiliza la palabra «víctima» para referirse a las empresas y no a los seres humanos. Aunque este resultado parecía predecible, el análisis de los resultados también mostró que el fenómeno de antropomorfismo de la crisis − la crisis hace víctimas − tiene el efecto de enmascarar la agentividad de los actores del mercado, como los bancos de inversión.

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