Expérience des communautés étudiantes québécoises durant la première vague de COVID-19 : rendre visibles les difficultés rencontrées par les étudiant·es issu·es de différents groupes sociaux

Fiche du document

Date

2022

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Lien social et Politiques ; no. 88 (2022)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

© Lien social et Politiques, 2022



Sujets proches En

Biography--Health

Citer ce document

Myriam Bernet et al., « Expérience des communautés étudiantes québécoises durant la première vague de COVID-19 : rendre visibles les difficultés rencontrées par les étudiant·es issu·es de différents groupes sociaux », Lien social et Politiques, ID : 10.7202/1090980ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Les études menées depuis les débuts de la pandémie montrent ses conséquences sur la santé psychologique des étudiant·es, mais un angle mort demeure : l’impact des mesures sanitaires sur leurs conditions de vie.Un questionnaire Web incluant des questions sur les changements et les nouveaux défis observés depuis les débuts de la pandémie concernant 1) leur vie quotidienne et leurs relations avec leurs proches, 2) leurs conditions de vie, 3) leur état de santé et leur bien-être a été diffusé dans six établissements du réseau de l’Université du Québec entre le 27 avril et le 8 mai 2020. Chacune des sections comportait des questions à choix multiples et des questions à développement. 413 questionnaires ont fait l’objet d’analyses comparatives entre les différents groupes sociaux, lesquelles se sont avérées non significatives. De ce nombre, 394 étudiant·es avaient aussi offert des réponses à l’ensemble des questions à développement, lesquelles ont permis de constater que les étudiant·es en situation de handicap, les étudiant·es responsables d’au moins un enfant et les étudiant·es en provenance d’un autre pays se considéraient comme plus affecté·es que leurs collègues. Les 176 étudiant·es s’identifiant à au moins l’un de ces trois groupes ont ensuite constitué un sous-échantillon ayant été comparé aux autres participant·es.Les étudiant·es des trois groupes concernés 1) ont senti que les communications de leur établissement les laissaient de côté; 2) ont été particulièrement fragilisé·es sur le plan du logement; 3) faisaient face à des enjeux spécifiques liés à leur gestion du risque quant à une contamination potentielle à la COVID-19; 4) utilisaient davantage le transport en commun, ce qui a complexifié leur accès à des biens de première nécessité; 5) ont vu leur état de santé se détériorer dans le contexte d’un quotidien complexifié et d’un accès aux services réduit; et 6) ont été submergé·es par la lourdeur des tâches quotidiennes.Les résultats permettent d’avancer que les étudiant·es des groupes concernés se sont retrouvé·es dans une spirale où précarité des conditions de vie, complexification du quotidien et étiolement des liens sociaux, se renforçant mutuellement, ont conduit à une détérioration de leur état de santé (mentale surtout).

Studies conducted since the beginning of the pandemic show its consequences on the psychological health of students, but a blind spot remains: the impact of health measures on their living conditions.A Web questionnaire including questions on the changes and new challenges observed since the beginning of the pandemic concerning 1) their daily life and relationships with their loved ones, 2) their living conditions, and 3) their state of health and well-being was distributed in six institutions of the Université du Québec network between April 27 and May 8, 2020. Each of the sections included multiple choice and essay questions. Comparative analyses were conducted on 413 questionnaires between the different social groups, which proved to be insignificant. Of these, 394 students also provided responses to all of the essay questions, which reveal that students with disabilities, students with one or more children, and international students considered themselves more affected than their peers. The 176 students who identified with at least one of these three groups then formed a sub-sample that was compared to the other participants.Students in all three groups 1) felt that their institution’s communications left them out; 2) were particularly vulnerable in terms of housing; 3) were facing specific issues related to their risk management with respect to potential COVID-19 contamination; 4) were using public transportation more often, which made their access to basic necessities more complex; 5) saw their health status decline in the context of a more complex daily life and reduced access to services; and 6) were overwhelmed by the heaviness of daily tasks.The results suggest that the students in the groups concerned found themselves in a spiral where precarious living conditions increased the complexity of daily life and the erosion of social ties, and, reinforcing each other, led to a deterioration in their state of health (especially mental health).

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en