L’Internet des assistantes maternelles : Un outil pour faire vivre le métier

Résumé En Fr

Childminders caring for young children in their homes have no apparent reason to use the Internet in their work. Yet a survey conducted by means of interviews and systematic analysis of traces left online has shown sustained work-related uses of the Internet by childminders. This article explores those uses. Blogs, forums, Facebook accounts with various degrees of public visibility, and e-mails structure this professional group in a flexible way, opening up spaces that animate the daily life of the profession: exchanges of experience and expertise, solidarity between «isolated» colleagues, and self-learning. Educational standards that are supposed to be more «professionalized» are disseminated online, leading to the exclusion, either directly (through lack of access to accreditation) or indirectly (through market sanctions and the absence of clients), of childminders who do not adhere to them, at least not formally.

Les assistantes maternelles s’occupant à leurs domiciles de jeunes enfants n’ont pas de raisons d’utiliser internet dans leur travail. Toutefois, une enquête menée par entretiens et par l’analyse systématique de traces laissées sur la toile a montré de forts usages pour le travail, que cet article explore. Blogs, forums, Facebook plus ou moins ouverts, mails contribuent à structurer sous une forme souple le groupe professionnel et ouvrent des espaces pour faire vivre le métier au quotidien : échanges d’expériences et d’expertises, solidarité entre collègues « isolées », autodidaxie s’y déploient. Des normes éducatives censées être plus « professionnalisées » y sont diffusées, conduisant à évincer, soit directement (par le non-accès à l’agrément), soit indirectement (par la sanction du marché et l’absence de clients), les assistantes maternelles qui ne s’y soumettent pas, au moins formellement.