2017
Christine Raguet, « Jeux de pouvoir et traduction », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.2226zp
Réflexion sur On Sal Mal Lane, de Ru Freeman, cet article replace la thématique du pouvoir (ce roman décrit les prémices de la guerre civile sri-lankaise et les enjeux de la question linguistique) dans une perspective traductologique – la traduction étant tiraillée de l’intérieur comme de l’extérieur. De l’intérieur, par la violence de l’intrigue et de l’énonciation où des lexies étrangères imposent leur étrangeté, mettent à nu les langues, engendrent la confusion. De l’extérieur, parce que la langue traduisante a le pouvoir de lisser le texte, de le normaliser, et ainsi d’en réduire le pouvoir informatif, la portée politique ou tout au moins humaniste.Or la traduction peut aussi être un mode objectif de transmission : une façon d’accompagner le lecteur jusqu’au fond des tensions, de le laisser dans le doute et la crainte face à la non-résolution, sans qu’une nouvelle prise de pouvoir – linguistique cette fois – intervienne…