L'école peut-elle être, à la fois, libératrice et obligatoire ?

Résumé Fr En

Avec la gratuité et la laïcité, l’obligation fait partie des principes organisateurs de l’école publique en France. L’auteur organise sa réflexion en confrontant l’idée d’obligation à celles d’égalité des chances et de droit universel à une éducation de base pour montrer qu’elle soulève de nombreuses difficultés. Il s’agit d’abord de voir comment le sens et les fonctions (politiques et sociales) de l’obligation ont évolué historiquement, pour problématiser les notions de “pacte”, “contrat”, “quasi-contrat” qui lient l’école publique à la nation. Ensuite de mesurer l’écart grandissant entre l’obligation stricto sensu et i) la durée de vie scolaire, ii) la promesse de l’intégration sociale et professionnelle. Par ailleurs, pour faire face à l’absentéisme, l’obligation se fait “policière” et contrevient au principe que seule une volonté libre peut être obligée. Roger Monjo suggère alors que les modèles solidaristes, les théories du care ou l’idée d’allocation universelle pourraient relayer aujourd’hui le droit universel à une éducation de base.

Can the school be emancipatory and compulsory?Obligatory or compulsory attendance is part of the organizing principles of the free and secular public schools in France. The author organizes his thinking by opposing the idea of obligation with the ideas of equal opportunities and universal right to a basic education in order to articulate the many difficulties that arise. It is first necessary to see how the meaning and functions (social and political) of obligation evolved historically to problematize the concept of “covenant”, “contract”, “quasi-contract” that bind the public school to the nation. Next it is necessary to measure the widening gap between and obligation stricto sensu and i) the duration of school life ii) the promise of the social and professional integration. Moreover, coping with absenteeism by ensuring that obligation to attend school is met requires policing and violates the principle that only a free will may be put under an obligation. Roger Monjo then suggests that models of social solidarity, theories of care or the idea of universal benefit could today complement the universal right to basic education.

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