23 novembre 2022
Nicolas Froeliger, « Mathematics in translation: how to cope? », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.2roq98
Outre quelques chercheurs en sciences cognitives (Kahneman et Pinker, notamment), cette contribution s’appuie avant tout sur des exemples réels, pour tenter de démontrer comment le recours au raisonnement mathématique peut être une source de simplification pour les traductrices et les traducteurs. Du moins en traduction pragmatique, et plus spécifiquement en traduction technique ou spécialisée. Certains pourront certes penser que ce n’est pas le choix de l’évidence. Nous nous efforcerons de déterminer en quoi, à notre sens, ils se trompent. Ce qui nous amènera à procéder en plusieurs étapes. Après un rappel sur le caractère non littéral de la traduction des éléments mathématiques, nous ferons tout d’abord valoir que les chiffres et les nombres c’est non seulement un langage (lui-même traduisible en langue courante), mais c’est aussi du culturel, avant de montrer que, paradoxalement, l’univers auquel nous convie les mathématiques est essentiellement reposant. Reposant entre autres, parce qu’il nous invite à raisonner en termes de catégories, qu’il nous rappelle qu’il ne faut jamais, en traduction, renoncer à comprendre, et que pour comprendre, il est impératif de mettre du concret sur les phénomènes. C’est ainsi, notamment, que l’on saura se mettre à la portée de son public. Ce qui pose à nouveaux frais la question de l’expertise en traduction, celle de la nature linguistique ou pas de cette opération, du rapport entre l’analogique et le numérique y compris dans notre approche des aspects chiffrés des documents à traduire et celle, éventuellement, du profil des traducteurs actuels et futurs, à l’heure où la traduction automatique s’impose à tous ou presque.