LES MOTS COMPLEXES EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN : POUR QUI N'A PAS GRANDI AVEC LE « DINOTRAIN »…

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2015

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Caroline Rossi, « LES MOTS COMPLEXES EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN : POUR QUI N'A PAS GRANDI AVEC LE « DINOTRAIN »… », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.357ncs


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Résumé Fr

Les mots complexes comme « fleur horloge » ou « Dinotrain » sont à l'articulation du lexique et de la syntaxe (Arnaud et Renner, 2014). Longtemps négligés ou peu décrits autrement que comme « mots composés », catégorieà géométrie variable puisquepour certains linguistes au moinselle comprend aussi des noms modifiés par un adjectif ou par un syntagme prépositionnel (Riegel et al. 2009 :912), les mots complexesfont l'objet d'un regain d'intérêt, en tant que créations lexicales permettant de véhiculer de nouvelles significations. Les travaux récents analysent les aspects morphologiques, mais aussi sémantiques de ces créations, dans une perspective synchronique ou diachronique, et souvent translinguistique (Lieber et Stekauer, 2009, Scalise et Vogel, 2010). La psycholinguistique développementale s'intéresse également à ces unités étonnamment proches des premières combinaisons à deux termes que produisent tous les enfants du monde (voir par ex. François et al, 1977 ; Tomasello & Brooks, 1999),et qui peuvent être assimilées à une ébauche de syntaxe. Prenant acte de travaux portant sur l'acquisition d'une langue maternelle ou de langues étrangères, mais aussi sur les troubles du langage comme l'aphasie, Jackendoffvoit dans la composition un principe primitif (Malmkjaer, 2010 : 318). Après Bickerton (1990), pour qui les langues modernes constituaient des évolutions sur la base d'un substrat, ou protolangage, Jackendoff (1999 : 276) analyse en effet les composés de la langue anglaise comme d'éventuels « fossiles » de ce protolangage. La plupart des travaux portent sur les langues germaniques (et en grande majorité sur l'anglais) mais la présence de tels composés en français, si elle reconnue depuis la fin du 19 ème siècle 2 , reste assez peu étudiée,à part dans quelques travaux récents qui abordent la question dans une perspective lexicologique et terminologique (voir par ex. Arnaud, 2003 ; Arnaud et Renner, 2014). En psycholinguistique, cette question a principalement été abordée comparativement, pour voir si des différences de traitement des mots composés pouvaient être observées chez les enfants francophones (voir par ex. Nicoladis et Krott, 2007). Les hypothèses développementales reposent sur le repérage de différences structurelles entre les langues germaniques et les langues romanes : la fréquence d'utilisation des procédés de composition à l'oeuvre dans les mots composés est considérablement moins importante en français, où l'on utilise plus couramment des syntagmes prépositionnels.Pour reprendre un exemple de Nicoladis (2003 : 320), là où l'anglais utilise coffee cup, le français utilise tasse à café. Nous présentons ici les résultats d'une expérience pilote en classe de CE2-CM1, qui permettent de décrire et d'analyser la préférence des locuteurs pour la composition lorsqu'il s'agit de nommer des objets hybrides.

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