La pulsion invocante : ce que les Sourds nous enseignent...

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2014

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André Meynard, « La pulsion invocante : ce que les Sourds nous enseignent... », Essaim, ID : 10670/1.7v0kb3


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Que peuvent nous enseigner de « lalangue » et de la « voix » les sujets qui parlent avec les mains et entendent avec les yeux ? La clinique psychanalytique atteste que certains d’entre eux entendent également des voix lors d’hallucinations verbales, mettant ainsi en exergue le caractère « aphone » de la voix comme objet a tel qu’inventé par Jacques Lacan. Plutôt que de rejoindre les abords sanitaires de nos sociétés néolibérales avancées inventant sans cesse de nouveaux malades, fabriquant des « nommés à maladie » selon des discours experts faisant taire le sujet, cet article prend le parti de la position du profane et invite à se laisser enseigner par ce qui pousse ces « parlêtres » à ainsi prendre parole. L’article, à partir d’une clinique psychanalytique passant directement par la langue signée française ( lsf), met en évidence l’existence d’une double boucle main/œil permettant aux Sourds de dire et de se dire. L’importance des chaînes signifiantes gestuelles, visuelles et tactiles, s’en trouve soulignée et, bien évidemment, pas simplement pour ces seuls sujets. L’invite explicite de J. Lacan en 1963 à considérer ce qui se passe pour les Sourds ouvre ainsi à l’entendement des yeux et à la portée symbolique du geste humain en s’articulant à ces « autres voies que vocales pour recevoir le langage ».

The invocante drive: what we learn from the Deaf...What can those who speak with hands and hear with eyes teach us about “lalangue” and the “voice” ? Clinical psychoanalysis testifies that some deaf also hear voices in verbal hallucinations, thus highlighting the “voiceless” quality of the voice as objet a, invented by Jacques Lacan. Rather than joining ranks with the sanitary approach of our advanced neoliberal societies which incessantly invent new pathologies and official documents which silence the subject, this article sides with the layman and suggests learning from what makes the “speakingbeing” begin to speak. The article, from clinical psychoanalysis focusing on French sign language, demonstrates the existence of a two-way loop, hand/eye allowing the deaf to say and to claim. The importance of gestural signifier chains, visual and tactile, is emphasised, and certainly not only for these subjects. Jacques Lacan’s explicit invitation in 1963 to consider the situation of the deaf thus opens up an understanding of eyes and the symbolic effect of the human gesture, centring on “ways other than vocal to receive language.”

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