2019
Cairn
Christian Valenduc, « La politique fiscale : de nouvelles orientations », Reflets et perspectives de la vie économique, ID : 10670/1.8141af...
La politique fiscale a joué un rôle significatif dans la législature qui s’achève. Au niveau fédéral, les deux réformes fiscales majeures furent le tax shift et la réforme de l’impôt des sociétés. La première était partie intégrante de l’accord de gouvernement tandis que la seconde ne l’était pas. Sa mise à l’agenda provient des évolutions en fiscalité internationale, avec l’accord Beps conclu en 2015 au niveau de l’OCDE et G20 et les Directives européennes qui suivirent. Le tax shift vise à déplacer la taxation du travail vers la consommation et vers le capital, avec un ciblage sur la partie inférieure de la distribution des salaires. Le glissement n’est que partiel, ce qui rend les conséquences macroéconomiques favorables. L’effet redistributif n’est pas clair. Réduire l’IPP et financer par des taxes indirectes a un effet anti-redistributif mais le glissement vers la taxation du capital et les effets d’offre de travail devraient avoir l’effet inverse. La réforme de l’impôt des sociétés est typiquement une réforme « taux bas – base large », qui introduit un changement clair dans l’orientation de politique fiscale de la Belgique. Au niveau régional, les dépenses fiscales ont été réduites dans les trois Régions et, en région bruxelloise, une réforme fiscale plus large a organisé un glissement supplémentaire de la taxation des revenus de l’activité professionnelle vers la taxation de l’immobilier. D’importants chantiers restent ouverts au niveau fédéral, notamment l’élargissement des bases imposables, une fiscalité de l’épargne plus uniforme et une utilisation accrue de la fiscalité environnementale.