Le pouvoir de traduire ou « the “othering” of the self

Fiche du document

Date

18 janvier 2016

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes



Sujets proches Fr

pouvoir (concept de)

Citer ce document

Christine Raguet, « Le pouvoir de traduire ou « the “othering” of the self », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.b07yeg


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Dans le titre, la citation de Clive Scott, très grand penseur et très grand traducteur de poésie française que j’introduis dès le titre, met le doigt sur le tiraillement, le déchirement du traducteur face à l’altérité. Cette intervention sera une réflexion à partir du dernier roman que j’ai traduit en français: On Sal Mal Lane, de Ru Freeman, auteure sri-lankaise, basée aux États-Unis, dans lequel elle introduit un univers culturel et linguistique multiple, celui de son pays d’origine, aux prémices de la guerre civile. Ainsi, sont mises au jour des questions de pouvoir, puisque la thématique du roman est axée autour des enjeux et des conflits intercommunautaires latents, mais il souligne aussi quel rôle la « politique de la langue » a joué dans les différentes étapes de ces affrontements. Quant à la traduction, elle est, elle aussi, tiraillée autant de l’intérieur que de l’extérieur. De l’intérieur, par la violence de l’intrigue, d’abord in absentia puis très présente ; par la violence de l’énonciation où surviennent d’étranges lexies étrangères qui imposent leur étrangeté, mettent à nu les langues, et engendrent la confusion, car seuls les locuteurs natifs peuvent en identifier l’origine linguistique. De l’extérieur, parce que la langue traduisante, ici le français, a le pouvoir de lisser le texte, de le normaliser, et ainsi d’en réduire le pouvoir informatif et la portée politique ou tout au moins humaniste. Or la traduction peut aussi être un mode objectif de transmission : une façon d’accompagner le lecteur jusqu’au fond des tensions, de le laisser dans le doute et la crainte face à la non-résolution, sans qu’une nouvelle prise de pouvoir – linguistique cette fois – intervienne…Alors le pouvoir de traduire reviendrait peut-être à « ‘othering’ the self », c’est-à-dire non plus à accueillir l’autre en soi, mais à faire de soi un autre.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en