Des gestes qui font signe : fabriques mimétiques de la langue

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2012

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Enfant Enfance Progéniture

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Caroline Rossi, « Des gestes qui font signe : fabriques mimétiques de la langue », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.d67b1x


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Résumé Fr

La question de l'imitation délimite, aujourd'hui encore, deux grands ensembles théoriques, ou deux façons d'aborder le langage de l'enfant. Les théories constructionnistes de l'acquisition du langage (voir par ex. Goldberg, 2006; ou Tomasello, 2003 1) ont en effet proposé une redéfinition de l'imitation qui, même si elle va bien au-delà de la compréhension behaviouriste, presque mécaniste, du mimétisme, les rend tout à fait distinctes d'une conception innéiste. L'attention particulière que prêtent les constructionnistes à l'activité de l'enfant, celle-là même qui leur permettra de découvrir la complexité des variations imitatives et de définir un « apprentissage imitatif » (Tomasello, Kruger et Radner, 1993), n'est pas anodine car elle définit un point de départ, en même temps qu'un parti pris. Plutôt que de partir d'une conception structurale du langage et de rechercher, par-delà la diversité des langues, des principes et structures universelles susceptibles de constituer un socle toujours déjà présent en chacun de nous, les constructionnistes commencent par considérer l'usage, dont ils dégagent des régularités (unités associant forme et sens, appelées constructions) qui pourraient guider l'enfant. A la suite des fonctionnalistes, ils commencent par examiner ce que fait chaque enfant : ils analysent et comprennent les premières conduites signifiantes comme articulation d'une forme (parfois encore approximative, parfois novatrice) et d'une fonction discursive ou signification. Il s'agit alors de suivre l'enfant sur « le chemin des mots » 2 , c'est-à-dire de s'attacher à reconstruire la cohérence des constructions que l'on voit se succéder ou s'enrichir, pour comprendre comment l'enfant découvre et construit sa langue. On pourrait certes nous objecter que l'imitation définit précisément un ensemble de pratiques entièrement guidées par (sinon calquées sur) celles de l'autre. L'objet des développements qui suivent est de montrer que l'observation attentive de ce que font les enfants contredit tout à fait une telle conception de l'imitation.

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