25 juillet 2021
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Thomas Labbé et al., « Le “plaisir sucré” de la duchesse : un point sur la production du « galant de Madame » à la fin du Moyen Âge. https://preo.u-bourgogne.fr/crescentis/index.php?id=1176 », HAL-SHS : études de genres, ID : 10.58335/crescentis.1176
Le « galant » est une boisson qui apparaît pour la première fois en 1383 parmi la gamme des produits élaborés dans les vignobles des ducs de Bourgogne à la fin du Moyen Âge. Cet article propose une relecture des sources qui évoquent le galant dans les comptes des closiers des domaines ducaux de Talant et de Chenôve, à proximité de Dijon, à la fin du Moyen Âge. Il ressort de l’étude de ce produit rare (2 à 4 % de la production), certainement aromatisé à la gentiane, qu’il faille reconsidérer la notion de « vin cuit » pour les xive et xve siècles. En effet, le galant n’est obtenu que par chauffage au chaudron et réduction d’un à deux tiers du volume initial de moût de raisins blancs, sans adjonction d’eau-de-vie. Ce procédé d’élaboration rapproche le galant de la catégorie des « robs », qui sont des réductions de fruits, souvent de raisins, importés de la médecine arabe, et fréquemment appelés « vins cuits » dans les manuels de pharmacopées prémodernes. On propose ainsi l’hypothèse que le galant ne soit ni un vin apéritif, ni un vin récréatif particulièrement prisé par les duchesses de Bourgogne, mais bien plutôt un produit médicinal en accord avec la nature « froide » du corps féminin, selon les préceptes de la médecine médiévale.