Comment comparer des apprenants de L1 et de L2 typologiquement éloignées ? Le cas des procès spatiaux

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30 mai 2018

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Arnaud Arslangul et al., « Comment comparer des apprenants de L1 et de L2 typologiquement éloignées ? Le cas des procès spatiaux », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.eeury5


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Résumé Fr

Dans la littérature portant sur l'acquisition d'une L2, les études expérimentales basées sur une étude de corpus sont fréquentes. Leurs objectifs sont variés, elles peuvent viser à : (1) décrire le lecte d'apprenants d'un niveau particulier en considérant les langues en présence (à savoir la L1 et la L2), (2) caractériser le développement du lecte d'apprenants d'une même L1 mais de différents niveaux en L2, ou encore (3) comparer des apprenants de L1 et de L2 différentes. Une question méthodologique que rencontrent toutes ces études est celle de la constitution des groupes de locuteurs et de la définition des niveaux d'apprenants (débutant, intermédiaire, avancé…) qu'elles comparent. Dans les deux premiers cas, différents moyens sont souvent utilisés pour s'assurer de l'homogénéité et de la comparabilité des groupes. On peut citer des informations socio-linguistiques et biographiques (comme par exemple la durée et le parcours d'apprentissage), des tests de langue (tels que le TOEFL, DELF, etc.), l'évaluation institutionnelle lorsqu'il s'agit d'apprenants en milieu scolaire. Dans le troisième cas, cependant, des critères de comparabilité fiables et translinguistiques deviennent plus difficiles à trouver. Dans le cas qui nous intéresse ici, d'apprenants anglophones du français L2 et d'apprenants francophones du chinois L2, les critères ci-dessus ne sont pas applicables : il est difficile d'assumer que l'apprentissage d'une langue indo-européenne et d'une langue plus éloignée typologiquement (Talmy 2000) soit tout à fait comparable. C'est la raison pour laquelle nous proposons, dans le cadre d'une étude expérimentale sur les procès spatiaux, de choisir un critère de description linguistique comme base de comparaison inter-groupes. Après avoir comparé nos résultats (Arslangul, sous-presse ; Demagny, 2013), nous montrons que retenir le critère de la densité de l'information sémantique pour comparer les apprenants paraît pertinent. On entend par densité le nombre de composantes sémantiques différentes, relatives aux mouvements provoqué et volontaire, encodées dans un énoncé. Dans la tâche proposée (développée dans le projet Langacross II), les composantes attendues sont au nombre de quatre maximum : celle de la Cause (correspondant à la relation causale entre un agent et un objet dont il provoque le déplacement), la manière du mouvement de l'agent et/ou de l'objet, et la Trajectoire (identique pour l'objet et l'agent). Si la densité des informations sémantiques produites semble être un bon critère pour déterminer le niveau des apprenants, le choix (ou focus) de ces informations apparaît comme un bon moyen pour appréhender quelles sont les informations sémantiques qui ne sont pas exprimées par un locuteur et qui explique la densité sémantique moindre ou a contrario plus élevée si au moins trois informations sémantiques sont sélectionnées. Il apparaît donc qu'un bon moyen pour établir des groupes de niveaux dans une population donnée d'apprenants de langue seconde, quelle que soit la langue source et cible, dans une tâche expérimentale contrôlée, est de calculer la densité des informations sémantiques.

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