26 mai 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Paul Martens, « Le droit peut-il se passer de Dieu ? », Presses universitaires de Namur, ID : 10670/1.g424p3
En s’affranchissant de la tutelle divine, le droit nous a permis de conquérir les libertés, la tolérance et l’égalité, qui sont des biens irremplaçables de la modernité juridique. Mais en donnant à l’individu la place désertée par la divinité, en laissant les idéologies meurtrières puis l’anomie du marché régler nos existences, n’avons-nous pas précipité l’homme dans une solitude qui risque de ruiner les biens de l’autonomie ? Serait-il possible de retrouver une ferveur de substitution sans retomber dans les aberrations totalitaires ou nationalistes ? Pouvons nous, pour ce faire, réinventer une éthique de la sollicitude et demander au droit de l’intégrer à ses catégories alors qu’il s’est efforcé, depuis deux cents ans, de s’en affranchir ? Les six leçons données aux Facultés Notre-Dame de la Paix en 2005, dans le cadre de la Chaire Francqui, sont consacrées à ces questions. Elles analysent six moments de la production juridictionnelle, précisent comment ils ont bouleversé nos routines et tentent de découvrir en quoi ils pourraient inspirer nos pratiques.