2022
Cairn
Romain Porcher, « Essai de distinction des infractions d’enlèvement : Focus sur les atteintes aux prérogatives familiales par la soustraction de mineurs », Revue de la recherche juridique, ID : 10670/1.g7zy52
Un parent peut-il « enlever » son propre enfant, sur lequel il possède tous les droits parentaux qui lui sont conférés par la loi ? Qu’en est-il du grand-parent ? La réponse est-elle identique s’il s’agit d’un frère ou d’un cousin ? Ces questions intiment de s’interroger sur l’appréhension pénale du détournement de mineurs. En effet, la rédaction des différentes infractions qui y sont afférentes, parfois maladroite, ne permet pas, sans étude approfondie, une distinction claire entre ce qui peut relever de la soustraction de mineur, prévue aux articles 227-7 et suivant du code pénal, et ce qui peut tomber sous le coup de l’article 224-1 relatif à l’enlèvement-séquestration. Étudier les conséquences de l’enchevêtrement de deux disciplines bien distinctes, le Droit pénal et le Droit de la famille, traditionnellement étudiées séparément, a semblé nécessaire. C’est ce que propose le présent article, au sein duquel les éléments caractéristiques de ces infractions voisines ont été confrontés entre eux puis rapprochés de notions clés du Droit de la famille afin d’en faire ressortir les singularités.