Penser le rapport entre formation et objets techniques : Repères conceptuels et épistémologiques

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2010

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Brigitte Albero, « Penser le rapport entre formation et objets techniques : Repères conceptuels et épistémologiques », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.hntcvv


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Dans l'usage courant, les technologies continuent d'être appréhendées comme des objets fonctionnels neutres. Le flux permanent d'objets nouveaux sur le marché est perçu comme une avancée et l'accélération de l'innovation industrielle comme une preuve des capacités illimitées de l'invention humaine et du perfectionnement technique. Le secteur de l'éducation et la formation suit largement cette tendance, alors même que des discours dominants 3 mettent en avant le "retard" ou la "résistance" de ce secteur par rapport à d'autres secteurs de la société. Ce sentiment exprimé de manière récurrente quelles que soient les époques est sans doute alimenté depuis quelques décennies par les distorsions, elles aussi récurrentes, entre les discours sur l'innovation technique, les usages sociaux effectifs et les résultats de la recherche. Celle-ci pour l'essentiel tend à se centrer, soit sur les objets techniques et leurs potentiels pour l'enseignement et l'apprentissage, ce qui revient à faire des pratiques de simples champs d'application, soit sur l'usage des objets à partir de l'étude des discours, des représentations et des conduites des acteurs qui prennent de ce fait le statut d'"usagers". Dépendants de la succession incessante d'objets toujours plus éphémères, recherche-développement et recherche empirique semblent constamment poursuivre l'innovation technique sans jamais en tirer de conclusions stables pour les pratiques éducatives. Ce secteur de recherche constitue ainsi un paysage foisonnant, ahistorique, aculturel et apolitique , dans lequel les observations et les résultats s'additionnent sans cumuler. En Sciences humaines et sociales (SHS), plus d'un demi-siècle de travaux à orientation scientifique offre pourtant un corpus conceptuel susceptible de fournir les bases d'une réflexion autonome fondamentale à propos de l'activité technique. Cette contribution explore, dans une première partie, quelques apports théoriques permettant d'ancrer un positionnement épistémologique dans un substrat anthropologique et psychologique orienté par des analyses philosophiques et sociologiques. La deuxième partie se centre plus précisément sur trois ouvrages qui ont fait date dans l'une des pluridisciplines concernées par cet ouvrage-les Sciences de l'éducation-, de manière à identifier ce qui pourrait constituer un socle commun propre aux travaux dans le domaine. En troisième partie, une synthèse tente de dégager à partir des travaux théoriques étudiés, un ensemble de principes susceptibles de structurer un paradigme de recherche à ambition cumulative, historiquement ancré, culturellement situé et politiquement relié. Cette contribution prend appui sur un travail antérieur (Albero, 2004) qui montrait la dimension "éclatée" de la recherche en formation : dispersée en SHS par la séparation des disciplines et brouillée en sciences de l'éducation par la préoccupation de l'optimisation des pratiques. La présente contribution prend appui sur quelques ouvrages révélateurs ou représentatifs d'une période et d'un auteur et cherche à en dégager certains apports encore pertinents dans la situation actuelle. Le terme "objet technique" est emprunté aux travaux de G. Simondon pour désigner tous les artefacts quels que soient leur nature, leurs caractéristiques, leur champ d'application. Le choix de cette expression permet de marquer une distance analytique à l'égard de l'actualité des "technologies de l'information et de la communication". Le terme de "discours dominant" se réfère à un message identique dans son contenu, réitéré sous une diversité de formes par des acteurs non nécessairement reliés entre eux : médias, politiques, commerciaux, experts, acteurs éducatifs, usagers du système éducatif. Le terme "politique" est entendu au sens étymologique. Les objets techniques sont considérés en tant que produits du système industriel et économique exerçant une influence particulière sur les représentations et les actions individuelles et collectives dans la vie professionnelle et ordinaire. Construire une analyse critique de ces objets relève donc d'une contribution à la réflexion à propos des "affaires de la cité".

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