2 avril 2007
Andrée Tiberghien et al., « Différenciation des pratiques d'enseignement et acquisitions des élèves du point de vue du savoir », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.kbsp0g
Cet article présente une étude sur les relations entre l'enseignement d'une séquence et l'évolution des performances des élèves. L'analyse est centrée sur les savoirs comme production conjointe du professeur et des élèves dans une classe. La méthodologie proposée se fonde sur une analyse des savoirs à des échelles de temps et de granularité différentes. Le savoir enseigné dans la classe est reconstruit à partir des enregistrements vidéographiques réalisés tout au long d'une séquence d'enseignement de la physique dans deux classes différentes de seconde. Cette reconstruction est faite essentiellement à deux échelles, l'une mésoscopique de l'ordre de la dizaine de minutes fondée sur une approche thématique, l'autre microscopique de l'ordre de la seconde fondée sur une décomposition du savoir en facettes (Minstrell, 1992) qui sont des énoncés de l'ordre d'une phrase. Deux notions, la continuité et la densité du savoir, définies à partir des facettes, contribuent à caractériser la dynamique du savoir enseigné. L'articulation entre les analyses aux deux échelles est remise en perspective grâce à un point de vue macroscopique. Elle permet de comparer les classes entre elles et de relier, au moins partiellement, l'enseignement aux performances des élèves. L'établissement de cette relation dépend du type d'éléments de connaissance, en particulier de leur plus ou moins grande difficulté à être appris, ce que nous appelons « leur apprenabilité ».