Sur le fil de nos expériences. Saison 1. (2003-2004)

Résumé 0

19.03.16 De l’ordre dans l’expérience avec de l’expérience. " ... l'intelligible naît d'une tentative pour trouver de l'ordre dans le sensible avec le sensible, en repliant pour ainsi dire les uns sur les autres les différents niveaux de la réalité sensible ..." P. Maniglier, La vie énigmatique des signes, p. 427. "La finalité d'un savoir-savant sera l'organisation et le développement des savoirs eux-mêmes, ou encore la transformation des modèles." F. Conne, 1992, p. 255. Ces textes ont été rédigés en 2003. Il s'agissait pour moi de faire le point sur des recherches engagées dans l'enseignement spécialisé une dizaine d'années auparavant. Je dois à S. Gobert d'avoir insisté pour que je réunisse ces ébauches d'un projet de feuilleton inabouti. À elle vont mes remerciements. Les conditions de l'enseignement spécialisé font que beaucoup d'actions enseignantes n'aboutissent pas, et que, bien plus largement encore, les enseignants n'arrivent pas à obtenir de leurs élèves quelque restitution de ce qu'ils y ont appris. Or des enseignements ont eu lieu où on a proposé des choses aux élèves et dans lesquelles ils y ont, peu ou prou, engagé leur activité. Ils y ont donc fait quelques expériences, et ce, quand bien même, les élèves se montreraient peu capables de nous en restituer quelque chose. La question est donc, pour l'enseignant spécialisé, de trouver moyen d'évaluer cette expérience sans avoir à en faire l'objet d'une demande à l'élève à laquelle ce dernier, pour quelque raison que ce soit, ne puisse ou ne daigne répondre. Cette question rejoignait une autre. Dans la plupart des cas, l'élève de l'enseignement spécialisé accuse un retard dans son cursus scolaire. Ce décalage entre son âge réel et le degré auquel il est scolarisé se traduit entre autres par un décalage entre l'expérience qui est la sienne et celle qui est supposée aux élèves de son degré scolaire. Comment pourrait-on tirer parti de l'expérience "actuelle" d'un élève en retard afin de l'aider à réintégrer le cursus scolaire? Ceci m’a amené au cours de mes recherches à tenter une piste. Celle de m'enquérir de ce dont les élèves (et enseignants) avec qui je collaborais et moi faisons l'expérience lors de nos interactions. Aborder la question de l'expérience - des expériences de chacun - par celle des interactions qui la supportent. Mon projet d'épisodes narratifs, tantôt d'observations faites, tantôt du travail du chercheur pour penser ses expérimentations, n'a finalement pas abouti. En effet, il a été débordé par ce qu'il me permettait de réaliser en classes, donnant lieu en particulier à deux grands travaux. Le premier ayant pour thème la géométrie des pavages. Recherche qui a été maintes fois exposée lors de colloques et écoles d'été mais qui n'a été diffusée par écrit que pour quelques birbes et à laquelle est consacrée une série d'épisodes rédigés en 2003 et qui devraient venir compléter cette première partie. La seconde, l'initiation au monde des polyèdres, ayant fait l'objet d'une publication ultérieure. Ces textes sont une invitation faite aux chercheurs didacticiens et aux enseignants à se questionner sur l'expérience que peut dispenser l'école aux élèves en matière de géométrie. Ils ont à la fois une portée fort ambitieuse : contribuer à la pensée de cette question - et modeste : témoigner d'une manière de penser. Mon principal regret et de ne pas avoir su et pu développer plus d'exemples d'échanges avec les élèves, et ce, alors que la matière ne manquait pas. J'ai été par trop pris du souci de rendre mes manières de faire et de raisonner en vue de ces expériences. Deux conseils au lecteur : lire ces épisodes séparément et ne pas le faire nécessairement dans l'ordre de leur numérotation actuelle. Qu’il m'excuse pour les nombreuses redondances. FC. Références : Conne F. 1992, Savoir et Connaissance dans la perspective de la transposition didactique. Recherches en Didactique des Mathématiques, 12/2-3, pp. 221-270. Maniglier P. 2006, La vie énigmatique des signes. Saussure et la naissance du structuralisme. Léo Scheer.