10 avril 2017
Caroline Pernot, « Comment le discours indirect libre peut-il être traduit en allemand ? », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.mk2qxy
Le discours indirect libre offre l’exemple d’un fait linguistique qui a nourri un métadiscours qui fut contrastif dès les origines. Remarqué d’abord par Tobler à la fin du XIXe siècle, il constitue ensuite un objet d’études privilégié des linguistes de l’École de Munich (Kalepky, Lorck, E. Lerch et G. Lerch) et de celle de Genève (Bally et Lips). La perspective contrastive allemand-français se révèle déterminante dans la genèse du métadiscours sur le discours indirect libre. Au cours du XXe siècle, on observe que l’intérêt heuristique de la perspective contrastive s’est maintenu. Nous tâcherons d’abord d’expliquer pourquoi le discours linguistique produit sur le discours indirect libre s’est construit à partir d’une analyse plurilinguistique. Notre objectif est ensuite d’étudier les équivalences traductologiques, convergentes ou divergentes, qui furent posées par les différents linguistes, et d’examiner comment la linguistique contrastive et la traductologie furent employées afin de cerner les caractéristiques de cette forme énonciative hybride et interprétative. Au final, les éléments qui se dégageront de la confrontation des métadiscours linguistiques permettront d’approfondir les modèles d’interprétation du discours indirect libre et de problématiser son ambiguïté et sa saillance en texte et dans le processus de traduction.