2003
Cairn
Catherine Weismann-Arcache, « De l'usage du contretemps chez les enfants surdoués », Champ psychosomatique, ID : 10670/1.mkr8e2
Les épreuves projectives permettent d’étudier temporalité et inscription dans le temps, chez les enfants surdoués, à deux niveaux : - Le développement psychique de ces enfants en période œdipienne ou de latence semble marqué par une grande réactivité pulsionnelle activant des défenses narcissiques opérantes ou non, – dont l’investissement intellectuel –, ce qui les rapproche davantage de certaines modalités de fonctionnement psychique adolescent. La cohérence entre dynamique pulsionnelle, organisation psychique défensive et investissements identificatoires sera interrogée. - L’accès même à la temporalité et l’inscription dans le temps font l’objet d’un traitement particulier dans la mesure où sexualité et investissement libidinal sont très liés à la perte, voire à la mort. Cela donne une coloration particulière à la pulsion de savoir qui fait retour vers l’origine, vers l’absence, comme en témoignent les projets identificatoires fréquents du type « paléontologue », « archéologue », « chercheur » ou encore « géologue ». La métaphore archéologique de Freud prend ici tout son sens, et la quête de savoir des enfants surdoués peut s’apparenter à la recherche de vestiges permettant la reconstitution de l’objet en son absence. Ces vestiges sont repérables au Rorschach, tandis que le TAT permettra la figuration d’un roman familial dans lequel la question des origines est prévalente par rapport à celle de la différence des sexes. Ces axes de réflexion devraient permettre d’apprécier les aspects adaptatifs et/ou défensifs de la précocité intellectuelle, et d’en évaluer la dimension normale ou psychopathologique en fonction de l’organisation psychique des sujets.