Ancrages énonciatifs et identitaires : le choix du prénom des enfants dans les couples mixtes

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2001

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Nathalie Auger et al., « Ancrages énonciatifs et identitaires : le choix du prénom des enfants dans les couples mixtes », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.ntbyha


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Résumé Fr

La question du nom est centrale dans la structuration du sujet. Il renvoie à un qui suis-je? inscrit dans le temps de l'avant, celui de l'origine et de la filiation. Il engage la parole du sujet comme il engage son existence en lui donnant un sens et une orientation. Ainsi, il définit sa propre reconnaissance au sein de sa communauté linguistique et culturelle de référence, mais aussi en référence à celles qui sont autres. L'action de prénommer un enfant signifie aussi qu'un projet parental est en chemin. En effet, le prénom est ce support langagier où les parents inscrivent leur désir à la fois social et subjectif. La prénomination ne relève pas du hasard mais est plus ou moins consciemment l'expression d'un entre-deux entre la " subjectivation " et le régime de la " subjectivité " (TABOURET-KELLER A., 2000) 1. Ainsi, le choix du prénom est subjectivation dans le sens où il est constitutif à la fois du désir des parents, qui n'est pas seulement social ou anthropologique, et du désir du sujet ainsi nommé. 1. Cadre de l'étude 2 1.1. Problématique et objectifs L'objectif de cette étude est de cerner la part de subjectivité en acte dans le choix du prénom des enfants au sein des couples dits " mixtes ". Différentes études se sont attachées à la pertinence de l'utilisation de la notion de couple mixte (VARRO G., 1994). De façon usuelle, elle renvoie à la distance, religieuse, culturelle, linguistique, ethnique, entre les conjoints (STREIFF-FENART, J., 1994:227) et ne rend pas compte des distances sociales (classe sociale, classe d'âge, distance géographique…) désignées par le terme hétérogamie. Pour notre analyse nous nous attacherons à tout ce qui est de 1 Les régimes de la subjectivité que nous venons de parcourir, pourraient donner lieu à l'analyse des modalités de la subjectivation qui y correspondent. La subjectivité n'est ni une, ni unie, elle est en constant remodelage encore qu'elle puisse se scléroser autour de certains investissements. Je pourrai donc m'en tenir à la description de modalités permanentes de la subjectivation, multiples mais non équivalentes, celles qui sont co-extensives au langage, celles qui le sont aux pratiques sociales. Ces dernières sont le plus souvent partagées par la société, même si l'histoire de chacun leur donne un tour propre. Mais le point de vue méta-psychologique impose de différencier les régimes de la subjectivité, organisation de la subjectivité autour des contenus culturalisés qui lui donnent consistance, des modalités strictement singulières, plus particulièrement eu égard à ses objets constitutifs, ou objets du désir (TABOURET-KELLER A., 2000, à paraître). 2 Nous voudrions remercier ici Gabrielle Varro pour ses articles précieux de renseignements, nos locuteurs qui ont osé se dire et enfin les transcripteurs Cathie Brouillet, Danièle Ginestet et Christophe Pujol.

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