De quoi la notion de « terrain » rend-elle compte ? : Délimitations, risques et questionnements

Résumé Fr En

Utilisé en recherche comme dans les pratiques socioprofessionnelles, le « terrain » désigne bien plus qu’il n’y paraît. L’attention portée aux conceptions les plus communes (lieu de l’enquête ou de l’action, objet de recherche, positionnement pragmatique) conduit à en dégager les risques (naturalisation, réification) et les conséquences (homogénéisation, standardisation) pour mettre en évidence des aspects sous-jacents, le plus souvent non questionnés car non conscients ou implicites. Cette mise en problématique d’un terme à l’apparente évidence alors qu’il relève d’un construit social à décoder (ou à déconstruire), conduit finalement à en étudier des aspects plus complexes et fructueux (expérience, pratique, relation, travail) que seule une réflexivité critique et éthique permet d’ajuster individuellement et collectivement, donnant à ce processus (épistémique, émotionnel, instrumental, social) une fonction fondamentale d’éducation et de formation.

Used in research as well as in socio-professional practices, the « field » designates much more than it seems. The attention paid to the most common conceptions (place of investigation and/or action, research object, pragmatic positioning) leads to the identification of risks (naturalization, reification) and consequences (homogenization, standardization) in order to highlight underlying aspects, most often unquestioned because they are unconscious or implicit. This problematisation of a term that appears to be self-evident, even though it is a social construct to be decoded (or deconstructed), ultimately leads to the study of more complex and fruitful aspects (experience, practice, relationship, work) that only a critical and ethical reflexivity allows to adjust individually and collectively, giving this process (epistemic, emotional, instrumental, social) a fundamental function of education and training.