Praxis criminis persequendi (1541)

Résumé 0

Édition originale du premier code français de procédure criminelle issue du prestigieux atelier de Simon de Colines. Avocat à Toulouse, Jean de Milles fut un temps prévôt du Châtelet de Paris. « L’originalité de l’œuvre de Milles de Souvigny tient à sa forme : à partir d’un crime imaginaire, un récit explique la procédure pénale [...]. L’enquête est menée par les juges. Milles rédige donc à titre de modèle pour les jeunes magistrats toutes les pièces de la procédure (poursuite d’office, poursuite sur dénonciation, déclaration des médecins examinant le corps, citation à comparaître, etc.), en évoquant les incidents éventuels (lettres de rémission, évasions). [...] Les illustrations reprennent tous les détails du récit et ont sans doute été contrôlées par l’auteur » (Paris capitale des livres, 2007, n° 46 : notice de Geneviève Guilleminot-Chrétien). Les 13 bois à pleine page, en premier tirage, sont attribués au Maître de François de Rohan, peut-être d’origine suisse. Ils restituent l’histoire de la procédure, depuis l’assassinat de bourgeois sur une place publique jusqu’à l’exécution des coupables : trois d’entre elles montrent les supplices auxquels les prévenus furent soumis. Geneviève Guilleminot-Chrétien fait observer combien les gravures « contribuent à ancrer l’histoire de ce crime dans la vie parisienne : on reconnaît bien la fontaine de la Croix-du-Trahoir, dans le quartier des Saints-Innoncents. Un guet-apens nocturne y est organisé par un gentilhomme qui a perdu un procès et qui se venge en faisant tuer ses adversaires et leur avocat par des soldats déserteurs. Des détails pittoresques animent les illustrations : ainsi, dans la scène de l’arrestation, voit-on les coupables au lit, à table, jouant à la paume ou se promenant hors les murs. La scène finale des exécutions publiques évoque un “spectacle” qui n’est pas inhabituel pour la foule du XVIe siècle. » (Rahir, Bibliothèque de l’amateur, p. 539.- Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, 250.- Renouard, Bibliographie de S. de Colines, 1894, p. 342 : « Cet ouvrage est antérieur de dix ans à celui de Damhoudère, qui est orné de figures bien inférieures comme exécution aux figures du Praxis criminis ».- Harvard, French Sixteenth Century Illustrated Books, n° 374). Notice extraite du catalogue Philippe Zoummeroff. Crimes et châtiments (livres - manuscrits - photographies - dessins), Pierre Bergé & Associés, 2014.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en