Silence de l'invisible

Résumé 0

La vérité, l’essence de l’individu, sont des idées tellement intangibles… Comment pouvait-on les matérialiser ? Chaque tentative d’exprimer cette vérité, cette essence, devenait un jour artificielle, ou insuffisante : portraits, dessins inachevés, objets et souvenirs représentatifs de l’individu. Chaque tentative était trop banale pour exprimer la pureté d’une idée telle que la représentation de l’âme. Arrivée à ce point, je me demandais si la représentation de l’identité était possible, ou si cette idée était condamnée à disparaître lors de sa matérialisation. …J’ai voulu parler d’identité sans en parler, j’ai voulu la suggérer. Mon cheminement s’est étendu comme un fil, qui est devenu de plus en plus incolore, de plus en plus silencieux que j’ai appelée Le silence de l’invisible, et qui constitue aujourd’hui le corpus principal de cet écrit. Je me suis éloignée du portrait, de l’objet, de la notion d’identité telle quelle, du fragment. Tout au long de mon voyage, la photographie s’impose comme un besoin, proche du « principe de la nécessité intérieur » défini par Kandinsky. Quand je cherchais l’identité de l’individu, je trouvais une certaine fausseté dans ma démarche. Maintenant je ne cherche rien. Je réponds à ce besoin, et je sens que la démarche est vraie. Loin de chercher cette identité à travers la photographie, je crois que chacun de ces instantanés me définit, dans chacun de ces moments de contemplation. Mon intention est de me servir de la photographie pour conférer une aura différente à l’anonyme, aux moments de contemplation qui passent inaperçus. Pour rendre visible l’invisible. Pour donner du son au silence.