12 décembre 2012
Christine Raguet, « Poetry and poetics: poets competing in metaphors? Derek Walcott and Claire Malroux. », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.rafh7v
Cette communication étudie la traduction de la poésie Derek Walcott par Claire Malroux. Dans une introduction, elle souligne la situation ambiguë entre deux langues, anglais et créole. Si le passage en français perturbe l'harmonie originale de la vision de Walcott, la présence du créole peut être maintenue avec l'introduction de lexèmes comme mornes ou ravines, et les métaphores a priori teintées d'une saveur caribéenne peuvent la conserver. Cependant, bon nombre d'images sont empreintes d'un rythme tout particulier qui introduit des variations (de la métaphore à la métamorphose) dont le profonde signifiance reflète l'instabilité. Leur traduction réclame des stratégies à la fois parfaitement contrôlées et ouvertes à l'altérité. De fait la voix d'une autre poète, Claire Malroux, comme traductrice peut être une aide précieuse, mais aussi un handicap. Si nous lisons une œuvre en traduction comme substitut d'un original, quelle peut alors être le statut d'une traduction produite par un poète ? Les images appartiennent-elles à une personne ou une langue ? Peuvent-elles être l'objet d'un transfert linguistique/humain sans être déformées ? Lorsque " first communion / première communion " envahit une " barefooted-town / une ville nu-pieds " et anime les bâtiments ainsi que leur " pleated jealousies / jalousies plissées ", ou lorsqu'un dimanche devient un " jour marron " dans quelle mesure la musique poétique de Malroux respecte la nature caribéenne de Walcott ?