L’inégal recours des élèves aux disciplines pour interpréter l’activité requise

Résumé En Fr

This paper shows that, to interpret any « activity » according to school requirements, school pupils tend to choose a « discipline » amongst which they rank it. The more or less « disciplinary conscience » they show has a major impact on how they understand the activity and how they act. When they take part in a thematic project, the discipline identification is all but obvious. The pupils are barely helped by the teachers and other supervisors because the organisation of these supervisors’ cooperation tends to evade such an identification and because it is hardly figured out. Thus the children have to search for it on their own through the analysis of the various contents they deal with. But many children, especially in the poor areas, hardly succeed to do so. For these children, the thematic and disciplinary logics are less complementary than disjointed and hardly allow the enhancement of one by the other.

La contribution montre que pour interpréter une activité dans un sens scolaire, les élèves l’inscrivent dans une discipline. La « conscience disciplinaire » plus ou moins claire dont ils témoignent a alors une forte incidence sur la façon dont ils s’engagent dans l’activité en déterminant les gestes qu’ils mettent en œuvre. Lorsqu’ils participent à un projet thématique, l’inscription disciplinaire n’a rien d’évident. Les encadrants la prennent très peu en charge parce que l’organisation des collaborations tend à s’y opposer et qu’elle est globalement peu pensée. C’est alors aux enfants qu’il revient d’en engager la recherche et de déterminer, d’après une analyse des contenus récurrents, à quelle discipline rattacher l’activité. Or nombreux sont ceux, dans les quartiers populaires, qui peinent à y parvenir. Pour ces enfants, la logique thématique et la logique disciplinaire sont moins complémentaires que disjointes et ne permettent que difficilement l’enrichissement de l’une par l’autre.