2018
Cairn
Patricia Silva et al., « Coopération intercommunale : vers plus de capacité de gouvernance ? », Revue Internationale des Sciences Administratives, ID : 10670/1.sly6pv
La coopération intercommunale est de plus en plus adoptée à travers le monde en réponse aux problèmes soulevés par la question de l’échelle territoriale et par les restrictions de ressources. Malgré cette tendance à la redéfinition des limites administratives, on en sait bien peu sur la capacité des groupements intercommunaux à constituer des acteurs politiques efficaces, légitimes et résilients. Cet article a pour ambition d’apporter des éléments de réponse à ce sujet par le biais de deux approches complémentaires. En premier lieu, il propose une définition de la capacité de gouvernance en décomposant le cadre conceptuel en plusieurs dimensions pouvant faire l’objet de mesures objectives. En second lieu, il cherche à évaluer empiriquement la capacité de gouvernance des groupements intercommunaux portugais en s’appuyant sur une étude inédite menée auprès de tels groupements. Dans l’ensemble, les résultats de cette étude indiquent que, bien qu’ils aient été créés pour des raisons utilitaristes, les groupements intercommunaux se sont révélés efficaces, leurs membres reconnaissant les avantages et les répercussions positives de ces accords, jugés dignes de confiance. Néanmoins, ils jouissent d’une capacité de gouvernance relativement faible, ce qui constitue sans doute un héritage historique de la manière dont se sont construites les collectivités locales au Portugal.Remarques à l’intention des praticiensLe présent article propose une analyse conceptuelle de la capacité de gouvernance des groupements intercommunaux. Ce cadre analytique peut apporter une aide déterminante aux cadres et aux professionnels de la gestion et de l’administration, en particulier à ceux travaillant dans des environnements complexes et difficiles. Étant donné la tendance générale à la coopération intercommunale (fortement encouragée par les dispositions et les réformes nationales et européennes), il est indispensable que les praticiens puissent mesurer la capacité à établir et à maintenir des accords de coopération. Cet article a également pour but d’aider ces professionnels à déterminer quelles dimensions doivent être renforcées en priorité pour que des choix collectifs avisés puissent être faits et pour orienter de manière stratégique l’affectation de ressources (de plus en plus) limitées.