19 novembre 2021
Nicolas Froeliger, « Faut-il à la traductologie et à la traduction une histoire ou une mythologie ? », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.tt6uoy
Cet article part d’une réflexion sur le positionnement à adopter dans la formation des traducteurs professionnels, vis-à-vis d’une approche qui serait seulement philologique, pour expliquer ensuite l’importance d’enseigner sinon l’histoire de la traduction, au moins une histoire de la traduction, afin de dénaturaliser cette activité (et de plus en plus cette profession) aux yeux du public. Elle pose ensuite la question de savoir si cette approche de l’histoire, conditionnée par des paramètres bien précis, ne revient pas plutôt à conférer une vision mythologique des phénomènes décrits et même, dans certains cas, à privilégier la mythologie par rapport à l’histoire. D’où l’intérêt de comparer les avantages – et les inconvénients – de l’une et l’autre approche, et de répondre aux possibles contre-arguments. Poser ces questions, c’est aussi interroger non seulement le statut épistémologique de la traductologie, mais aussi le stade actuel de développement de la profession de traducteur : peut-être y-a-t-il des moments où l’on aurait davantage besoin d’une mythologie, avant que celle-ci laisse la place à une histoire à proprement parler. En traduction et en traductologie, la mythologie serait-elle un moment de l’histoire ? Cette contribution s’appuie sur un certain nombre de cas concrets, anciens (la Septante, les Belles infidèles…) ou récent (éléments biographiques de traductologues célèbres, privilège de l’oralité en traductologie…), et appelle à s’interroger sur le concept de réception en traduction et en traductologie.