15 mai 2024
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Núria Gala et al., « "Je restaure un restaurant" un appui sur la morphologie pour expliciter les sens d’un verbe de spécialité. », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.uq4qbd
De nombreux travaux montrent que les enfants possèdent très tôt des connaissances en morphologie dérivationnelle (Carlisle, 1995 ; Casalis et Colé, 2018). Ils sont capables de mobiliser des mots de la même famille morphologique, que ce soit pour reconnaitre ou interpréter des nouveaux mots, surtout lorsque la base ne varie pas (Baker, 1979, cité par Colé et al., 2004). En situation d’avoir à expliciter les sens de différents verbes opaques (Gala et al., 2024) et transdisciplinaires (Sauvageau et al., 2021), un bon nombre d’élèves de 9 à 11 ans ont en effet recouru à la morphologie pour répondre à la consigne. L’analyse de plus de 2000 productions montre que cette conscience morphologique est bien présente, même si elle induit en erreur et que l’élève est capable de trouver « des liens inédits en fonction de ses intérêts propres » (Grossmann, 2011). Nous avons dressé une typologie de ces différents procédés : activation de mots de la même famille avec quelques créations lexicales (lever > *leuveuse), regroupement de dérivés (je restaure le restaurant), découpage en morphèmes avec parfois des ambiguïtés sémantiques (préfixe re- dans représenter) ou orthographiques (soutenir > les sous-tiens).Au vu de ces résultats, nous voulons défendre l’importance d’un travail sur la morphologie en classe pour aider au développement du vocabulaire (accès aux sens en compréhension et en production) en langue première ou seconde (Roy et Labelle, 2007).