"Le "Choeur des choses abandonnées". L'exemple d'Oradour-sur-Glane"

Résumé En

Après un bref rappel des circonstances du massacre des habitants d'Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, l'article analyse dans une première partie le langage muet des objets disséminés parmi les ruines ou rassemblés dans la crypte du village, ce "choeur des choses abandonnées" (expression empruntée à Nelly Sachs) qui porte témoignage d'une vie éradiquée, et renseigne également, pour peu qu'on l'interroge, sur le mode opératoire des bourreaux. La seconde partie se concentre sur le problème de la conservation de ces objets-témoins et plus généralement du site, et sur les moyens mis en oeuvre afin de préserver le message d'Oradour dans son authenticité et sa vérité historique. En ce début du XXIème siècle où la mort - voire la mise à mort - s'exhibe sans retenue, où tout discours approximatif ou falsificateur, riche souvent d'amalgames hasardeux, peut être plus ou moins impunément tenu sur l'histoire et les événements, dans un univers de simulacre et d'hyperréalité, Oradour apparaît comme un pôle de résistance afin que soit maintenue une parole respectueuse de l'humain et garante d'humanité.

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