LE DEVELOPPEMENT PROFESSIONNEL EN FORMATION INITIALE : QUELLES MEDIATIONS POUR QUELLES EVALUATIONS ? L'exemple des formateurs du BTS Industries agroalimentaires

Résumé Fr

RESUME : Un projet de recherche longitudinal (sur 2 ans) a été initié pour analyser les évolutions de la professionnalité (Wittorski, 2007) d'élèves au cours d'un parcours de formation professionnelle initiale scolaire (BTSA Industries alimentaires). Les mises en situation de fabrication de produits alimentaires par les élèves sur les ateliers technologiques des établissements constituent un élément important du dispositif de formation pour les élèves comme pour les autres acteurs (des formateurs aux prescripteurs). Nos observations montrent qu'au travers de ces situations et de leur gestion par les formateurs, c'est un ensemble d'éléments de leur professionnalité, bien au-delà des savoirs « académiques » consignés dans les référentiels, que ceux-ci mettent à la disposition des formés. Ces éléments interviennent dans l'évaluation que les formateurs font de l'évolution du développement professionnel des élèves. Cependant, les retours oraux ou écrits de ces évaluations qu'ils font aux élèves restent probablement trop limités pour en faire de véritables évaluations formatives et faciliter le développement de la réflexivité de ceux-ci. Au-delà, nous nous interrogeons sur la pertinence de questionner le développement professionnel au regard des éléments de dispositifs d'accompagnement et d'évaluation des élèves. En effet, nos observations confirment, si besoin était, que ce sont bien d'autres éléments de la trajectoire des élèves qui rentrent en ligne de compte dans l'internalisation par ceux-ci des médiations mises en place par les formateurs. TEXTE : Il est un constat récurrent des acteurs du monde professionnel et des formés eux-mêmes d'une formation professionnelle qui ne serait pas suffisamment professionnalisante : « Que des compétences professionnelles puissent s'acquérir en école n'est pas, dans l'histoire de la formation professionnelle, une chose qui va de soi » écrivaient ainsi J.F. Perret et A.N. Perret-Clermont (2001, p. 20). Celle-ci conduirait d'une part à un apprentissage de savoirs techniques qui se substitueraient à l'apprentissage de savoirs de métiers (Tanguy, 1991) et d'autre part négligerait d'autres composantes du