Pratiques genrées et violences entre pairs: Les enjeux socio-éducatifs de la mixité au quotidien en milieu scolaire

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Patricia Mercader et al., « Pratiques genrées et violences entre pairs: Les enjeux socio-éducatifs de la mixité au quotidien en milieu scolaire », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.wmcxx5


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Ce projet propose des interprétations systémiques et globales des violences de genre entre élèves, grâce à un débat interdisciplinaire soutenu et à une approche ethnographique seule à même de nous permettre de mettre en évidence, dans leur interrelation, les différentes pratiques concourant à favoriser l'éclosion de violences sexistes dans les établissements. Il s'agit de mieux saisir le fonctionnement de l'inégalité entre les sexes et surtout le poids des assignations identitaires, l'omniprésence de modèles masculins de conduite (pour les hommes et pour les femmes), les effets du clivage des femmes (mère vs pute). Notre hypothèse principale porte sur l'interrelation entre les violences genrées entre élèves et le sexisme incarné et transmis dans et par l'institution scolaire elle-même, en dépit des intentions conscientes des acteurs. Dans une partie " éclairages contextuels ", on montre que l'objet " violences de genre entre élèves " s'est progressivement construit dans les années 2000, aussi bien dans le champ scientifique que dans les politiques publiques et les représentations médiatiques. La difficulté majeure réside dans le dégagement du caractère structurel des violences liées à la domination masculine, par rapport à une logique de " racialisation du sexisme ". L'analyse vidéo-ludique montre une relation ambivalente des garçons et des filles au genre de leurs personnages préférés. Les jeux eux-mêmes, au delà des stéréotypes genrés caricaturaux qui restent très présents, proposent aussi des marges de manœuvre qui permettent éventuellement de déjouer ces modèles. La recherche de terrain (39 interviews de chefs d'établissement, une année scolaire d'observations ethnographiques dans cinq établissements aux caractéristiques différentes) confirme la prégnance du modèle hétéronormatif dans les relations entre élèves, les négociations hiérarchiques constantes dans le groupe des garçons et dans le groupe des filles à travers l'usage des insultes et la mise en scène des corps ne mettant jamais en cause la domination collective des uns sur les autres, et met surtout en évidence la complicité involontaire et inconsciente des adultes et de l'organisation institutionnelle elle-même dans le renforcement quotidien de ces fonctionnements inégalitaires. Les adultes, en effet, s'identifient massivement aux garçons et, tout en éprouvant un sentiment de décalage constant avec les élèves, partagent en fait l'essentiel de leurs catégories de pensée en matière de genre et de sexualité. Le " variateur " le plus puissant est la classe sociale (des élèves et/ou de l'établissement) : dans un établissement de prestige, les modèles de genre sont intégrés à un habitus dominant et leur violence est " feutrée ", alors que dans un établissement de relégation, ils sont surinvestis (défense contre un désespoir social), mais dans des modalités moins " efficaces " et plus visiblement violentes. Cette étude permettra de rompre avec les tendances actuelles à la banalisation de ces violences. D'ores et déjà, de façon plus ou moins explicite ou formalisée, des attitudes et des pratiques de prise en compte, de remédiation à ces violences ou de prévention sont mises en œuvre dans les établissements d'enseignement. Notre étude permettra d'en mieux évaluer l'efficacité, avant de formuler des préconisations.

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