2018
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Yvette Hatwell et al., « Toucher pour connaître : Psychologie cognitive de la perception tactile manuelle », Psychologie et sciences de la pensée, ID : 10670/1.xgwkic
Toucher pour connaître est-ce possible ? est-ce utile ? est-ce nécessaire dans certains cas ? Le toucher est une modalité dont l’apport, du point de vue cognitif, a donné lieu à des appréciations très diverses et mêmes contradictoires. La dominance de la vision est si importante que l’apport du toucher a été considéré comme mineur et restreint à des domaines spécifiques. Les processus à l’œuvre dans la perception tactile de l’environnement ont fait l’objet d’évaluations divergentes. Les connaissances évoluent rapidement. Le projet de cet ouvrage est de faire le point sur ce que l’on sait actuellement des processus perceptifs tactiles et des relations que cette modalité entretient avec les autres modalités, en particulier la vision. Le toucher se distingue de la vision et de l’audition en ce qu’il est une modalité de contact dont les récepteurs sont répartis sur tout le corps. Cette qualité a des conséquences dont l’enchaînement est à l’origine de presque tous les problèmes débattus dans cet ouvrage. Le caractère successif ou séquentiel du toucher a frappé depuis longtemps les observateurs et a été opposé à la simultanéité de la vision. Le percept tactile final dépend de la qualité des mouvements d’exploration effectués et de la qualité de la synthèse mentale faite à l’issue de l’exploration. Ce sont les régions les plus mobiles et les mieux dotées en récepteurs sensoriels qui sont les plus performantes dans le domaine tactile: région buccale très utilisée par les nourrissons de par leur immaturité motrice, puis chez le sujet plus âgé les mains, vrai système perceptif haptique chez l’adulte. Extraits de l’introduction