2017
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Marianne Brisville, « Plats sûrs et plats sains dans l’Occident musulman médiéval : la harīsa comme contre-exemple ? », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.xjr9qt
À travers les deux livres de cuisine conservés pour l’Occident musulman médiéval, des livres de ḥisba et des traités de diététique, la harīsa apparaît comme l’illustration de la notion d’insécurité alimentaire. Les ustensiles et leur propreté étaient surveillés, à l’instar de la qualité et de la quantité des ingrédients employés, notamment la viande et la matière grasse. Les fraudes commises lors de la préparation ou de la vente représentaient un préjudice économique, mais aussi un risque sanitaire. La harīsa suscitait de plus la vigilance des médecins et des cuisiniers en raison de sa qualité lourde et peu digeste, pouvant nuire pour la santé. Ce plat était néanmoins connu et consommé par la majorité de la population. Sa préparation simple et sa vente sur les marchés rendaient ce mets aussi accessible que nutritif, et permettaient aux moins aisés de consommer une alimentation carnée à moindre coût.