L'inquiétante discontinuité. Effets de la déficience visuelle maternelle dans les premières intéractions mère-bébé

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2014

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Christelle Gosme et al., « L'inquiétante discontinuité. Effets de la déficience visuelle maternelle dans les premières intéractions mère-bébé », La psychiatrie de l'enfant, ID : 10670/1.y5d384


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Entre septembre 2004 et juin 2011, nous avons, dans le cadre du Projet PILE (Programme International pour le Langage de l’Enfant) mené à l’Hôpital Necker Enfants Malades et en lien avec le SAPPH de l’Institut de Puériculture de Paris, réalisée une étude portant sur les liens mère-enfant dans un contexte de handicap visuel maternel. Un suivi longitudinal et prospectif de 12 dyades de mères avec une déficience visuelle et leur bébé a été réalisé de l’âge de 3 mois de l’enfant à l’âge de 4 ans. Parmi les outils utilisés pour mener cette étude, une analyse des interactions précoces a été réalisée à 3, 6, 9 et 15 mois avec la CIB (Ruth Feldman, 1997) pour évaluer, entre autres, la sensibilité maternelle ainsi que la qualité des interactions mère-bébé. Les résultats montrent que les mères présentent une sensibilité maternelle de moins bonne qualité que celle des mères d’un groupe témoin notamment parce que certains signaux du bébé leur échappent ou parce qu’elles se montrent moins rapides pour y répondre lorsqu’elles les perçoivent. Néanmoins, on peut souligner en faveur des mères avec une déficience visuelle un plus grand recours au toucher affectueux et du côté des enfants de mères avec une déficience visuelle, davantage d’initiatives dans l’échange. Dans ce contexte de handicap visuel maternel, les bébés se trouvent confrontés à des styles interactifs différents marqués principalement par une différence de rythme : celui de leur mère avec une déficience visuelle et celui du tiers voyant, ce qui n’est pas sans poser question pour l’accès à l’intersubjectivité de l’enfant. Les résultats de notre étude montrent également la nécessité d’accompagner et de soutenir ces mères dans leur maternalité.

Disquieting discontinuity: Effects of maternal visual deficiency in the first mother-baby interactionsIn the framework of the PILE Project carried out at The Necker Hospital for Sick Children and in conjunction with the SAPPH of the Institute of Childcare of Paris, we did a study between September 2004 and June 2011 dealing with mother-child bonds in the context of a maternal visual handicap. A prospective and a longitudinal follow-up of 12 dyads of mothers with visual deficiency and their babies was done from the age of three months to 4 years. Among the tools used for this research, there was an analysis of early interactions carried out at 3, 6, 9, and 15 months with the CIB (Ruth Feldman, 1997) to evaluate, among other things, maternal sensitivity as well as the quality of mother-baby interactions. The results show that the quality of the mothers’ sensitivity is not as good as that of mothers in a control group, particularly because some of the baby’s signals are not detected or because these mothers are slower to respond when they perceive them. Nonetheless, we can emphasize that these visually deficient mothers demonstrate a greater use of affectionate touching and that their children take more initiatives to establish communication. In this context of maternal visual handicaps, the babies are confronted with different interactive styles, mostly marked by a difference in rhythm: that of their mother with a visual deficiency and that of other people suffering no such handicap, something which might cause confusion in the access to intersubjectivity of these children. The results of our study also show the need to accompany and to support these mothers in the creation of their bonds to their children.

Entre septiembre 2004 y junio 2011 y en marco del Proyecto PILE realizado en el Hospital “Necker Enfants Malades” y en relación con el SAPPH del Instituto de Puericultura de Paris, hemos realizado un estudio sobre las relaciones madre-hijo en un contexto de minusvalía visual materna. Se ha realizado un seguimiento longitudinal y prospectivo de 12 díadas de madres con una deficiencia visual y sus bebés, de los 3 meses de edad a los 4 años. Entre las herramientas para llevar a cabo este estudio se realizó un análisis de las interacciones precoces entre 3,6,9, y 15 meses con la CIB (Ruth Feldman, 1997) para evaluar entre otras cosas, la sensibilidad materna y la calidad de las interacciones madre-bebé. Los resultados muestran que las madres tienen una sensibilidad materna de menor calidad que las de las madres de un grupo testigo, al no percibir ciertos signos del bebé o porque son más lentas en responder cuando los perciben. Sin embargo, a favor de las madres con una deficiencia visual, hay que destacar que recurren más al tacto afectuoso y que sus niños tienen una mayor capacidad de iniciativa en los intercambios. En ese contexto de minusvalía visual materna, los bebés se enfrentan a un estilo de interacción diferente marcado principalmente por una diferencia de ritmo: el de la madre con una deficiencia visual y el del tercero que ve, planteando el problema de la inter-subjetividad del niño. Los resultados de nuestro estudio muestran también la necesidad de acompañar y apoyar a esas madres en su función materna.

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